Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a affirmé mercredi que son groupe parlementaire votera blanc demain lors de la séance parlementaire visant à élire un successeur à son beau-père, le président Michel Aoun, dont le mandat arrive à terme le 31 octobre.
"Nous participerons à la séance parlementaire demain pour élire un président et voteront blanc", a précisé le député aouniste, selon des propos rapportés par la chaîne al-Jazeera. Jeudi dernier, le CPL avait boycotté la deuxième séance du Parlement pour élire un président qui avait eu lieu le 13 octobre, une date hautement symbolique pour le parti orange fondé par le chef de l’État. Le 13 octobre 1990, Michel Aoun avait été chassé du palais de Baabda par les troupes syriennes, à l'époque où il était chef de l'armée et Premier ministre d'un cabinet militaire.
M. Bassil a affirmé que son parti refuse que la "Constitution soit amendée pour élire le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun", étant donné qu'un fonctionnaire de première catégorie ne peut être candidat à la présidence avant une période de deux ans après avoir quitté ses fonctions (article 49). Cette condition a été habilement surmontée à plusieurs reprises, la dernière fois en 2008 lorsque Michel Sleiman a pris le pouvoir. "Nous ne pouvons choisir Sleiman Frangié parce qu'il existe une divergence au sujet des réformes, de la construction de l’État et de la pensée politique essentielle", a ajouté M. Bassil.
Le chef du CPL a enfin appelé à la formation d'un nouveau gouvernement, alors que le cabinet sortant de Nagib Mikati gère les affaires courantes depuis le 22 mai. "Si un nouveau gouvernement n'est pas formé nous nous dirigerons vers plus qu'un chaos constitutionnel et social", a-t-il mis en garde.
Réunion CPL-Kataëb
Dans le cadre de l'initiative de dialogue autour de plusieurs noms de présidentiables, lancée la semaine dernière par Gebran Bassil, une délégation du CPL s'est entretenue mercredi avec le chef des Kataëb Samy Gemayel au siège du parti à Saïfi. "Nous nous sommes mis d'accord de poursuivre le dialogue, parce que la situation exceptionnelle que traverse le pays nous oblige de discuter tous ensemble même s'il y a des divergences au niveau des points de vue", a affirmé le député aouniste Assad Dargham à l'issue de la réunion. "La situation actuelle dans le pays et la vacance présidentielle à laquelle nous pourrions arriver nous ont obligés à avoir cette réunion et ces négociations", a-t-il ajouté. M. Dargham a enfin assuré que le CPL continuera de tenir des réunions pareilles en vue de "parvenir à des points communs avec les autres parties et tous les Libanais".
La semaine dernière, M. Bassil avait affiché sa volonté de vouloir rencontrer toutes les formations politiques du Parlement. Il s'était rendu au siège du patriarcat maronite à Bkerké et auprès du chef de l’État pour leur en faire part. Mais certaines formations politiques comme les Forces libanaises de Samir Geagea, rival du CPL, ont refusé de participer à ce dialogue. Lundi, une délégation du CPL conduite par Gebran Bassil s'était entretenue avec le président du Parlement et chef du mouvement Amal Nabih Berry. M. Bassil avait alors affirmé que "le consensus est un passage obligé" pour l'élection d'un président au Liban. Une autre conduite par Alain Aoun avait rencontré le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad.
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