Fayad affirme qu'il suivra l'exécution de l'accord avec TotalEnergies

Le ministre sortant de l’Énergie Walid Fayad a assuré mercredi qu'il suivra l'exécution de l'accord entre le Liban et Israël au sujet du tracé de leur frontière maritime avec TotalEnergies et des partenaires internationaux, après que les deux pays sont parvenus la veille à un accord au terme de plusieurs mois de négociations menées par les États-Unis.

"L'accomplissement historique n'est pas uniquement la délimitation de la frontière. Ce qui est important, c'est de s'engager à effectuer un forage parce que nous en avons besoin", a souligné M. Fayad à l'issue d'une réunion avec le chef de l’État Michel Aoun. "Nous suivrons l'exécution de l'accord durant la prochaine étape en coopération avec TotalEnergies et les partenaires internationaux qui s'intéressent au secteur gazier", a-t-il ajouté, notant qu'un "deuxième appel d'offres pourrait être lancé". 

Après d'intenses négociations sous l'égide des États-Unis, Israël a annoncé mardi avoir conclu un accord "historique" avec le Liban pour délimiter leur frontière maritime et lever des obstacles-clés à l'exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale. Le Liban a pour sa part exprimé l'espoir mardi que l'accord sera "annoncé au plus tôt". Cet accord prévoit que le gisement offshore de Karish sera sous le contrôle d’Israël et que les réserves de Cana, situées plus au Nord-Est, seront octroyées au Liban. Mais comme une partie de ce gisement dépasse la future ligne de démarcation, l’État hébreu toucherait une part des futurs revenus de l’exploitation gazière de Cana. Un accord a été conclu entre Total (le géant français pressenti pour explorer le champ de Cana) et les Israéliens en vertu duquel ces derniers pourraient "recevoir des compensations" du géant énergétique et non du Liban, selon le vice-président du Parlement Élias Bou Saab.

M. Fayad a par ailleurs indiqué que le Premier ministre sortant Nagib Mikati a donné "des directives pour que les nouveaux tarifs d’Électricité du Liban soient adoptés à partir du mois de novembre".

Selon des informations confirmées par EDL, ces nouveaux tarifs vont osciller entre 10 et 27 cents le kWh. Cela veut dire que le prix en dollars du kWh d’un abonné de la tranche de consommation la plus basse sera multiplié par 5, tandis que celui de la tranche la plus haute ne fera que doubler. En livres libanaises, les différentiels sont beaucoup plus importants compte tenu de l’ampleur de l’écart entre le taux officiel et le taux du marché.

S'exprimant par ailleurs au sujet de l'acheminement de fuel iranien au Liban, Walid Fayad a affirmé qu'il s'agit d'un "don" et qu'aucune "sanction ne devrait être imposée". "Nous avons obtenu des assurances pour avancer à ce niveau et sommes dans la phase de rédaction d'un accord", a-t-il précisé, notant que "Téhéran s'occupe des détails". 

L'Iran prévoit d’effectuer un don de 600.000 tonnes de carburant livrées pendant 5 mois, soit 120.000 tonnes par mois. Une source ministérielle avait indiqué à L’Orient-Le Jour que cette quantité pourrait servir de monnaie d’échange dans le cadre d’un troc impliquant des sociétés tierces. Le carburant venu d’Iran serait ainsi remis à une société tierce qui fournirait en échange au Liban du fuel compatible avec les centrales d’EDL.