L'année scolaire publique a débuté, lundi matin, au Liban en l'absence des conditions de travail de base et alors que les enseignants sont accablés par la dépréciation de leurs salaires dans un pays en plein effondrement économique, rapporte notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.
Le directeur d'une école publique à Abra, dans le sud du Liban, Antoine Samia, a déclaré à notre correspondant qu'"un grand nombre [d'enseignants] sont partis après avoir trouvé de meilleures opportunités d'emploi, tandis que d'autres ont voyagé hors du pays avec leurs familles". "Nous ne savons pas comment les choses vont se passer pendant l'année scolaire, mais nous ferons notre devoir autant que possible et avec nos capacités, pour le bien des élèves", a-t-il ajouté.
Pour les enseignants, l'impact de la crise a été dramatique ; leurs salaires ont été rendus en grande partie sans valeur depuis que la monnaie nationale a commencé à s'effondrer en 2019. Malgré les compensations financières que certains enseignants ont reçues, les salaires modiques ne couvrent plus leurs dépenses élémentaires.
Selon une étude publiée par le Centre d'études libanaises de l'Université libanaise américaine, "le revenu mensuel moyen d'un enseignant est de 131 dollars, alors que son trajet mensuel lui coûte 128 dollars, ce qui lui laisse 3 dollars pour vivre pendant tout le mois."
Pour le directeur de l'école primaire mixte de Saida, Amani Hasna, "Comme l'année précédente, il nous manque beaucoup de choses - électricité, chauffage, enseignants et papeterie - mais nous ferons de notre mieux pour faire ce que nous avons à faire."
Pendant ce temps, un père qui conduit ses deux fils à l'école à moto a raconté à notre correspondant que c'est comme si il envoyait ses enfants vers "l'inconnu". "Nous ne savons pas ce qui va se passer. Mes capacités sont minimes. J'aimerais pouvoir mettre mes enfants dans des écoles privées, ou émigrer ", a-t-il ajouté.
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