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Agenda - Exposition

« Alcântara » : les voyages d’un empereur brésilien dans le monde arabe au XIXe siècle

« Alcântara » : les voyages d’un empereur brésilien dans le monde arabe au XIXe siècle

L’affiche de l’exposition.

Une exposition dédiée à l’empereur du Brésil Dom Pedro II, dont les voyages dans le monde arabe au XIXe siècle, tel son déplacement au Liban en 1876, ont favorisé l’émigration vers ce pays, sera organisée du 21 septembre au 21 décembre à Dar el-Nimer for Arts and Culture à Beyrouth par l’ambassade du Brésil et le ministère brésilien des Relations étrangères*. Elle se fonde sur l’ouvrage Les voyages de Dom Pedro II au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 1871 et 1876**. Une conférence sur Dom Pedro II et l’immigration libanaise au Brésil et en Amérique latine est prévue le 29 septembre à 18h***.

Bien qu’approchant l’âge de 50 ans dans les années 1870 et arborant la barbe blanche qui lui était caractéristique, l’empereur du Brésil Dom Pedro II d’Alcântara était un homme joyeux et infatigable, comme il l’a toujours été tout au long de ses pérégrinations du Brésil vers l’Europe, l’Amérique du Nord et dans le monde arabe, notamment au Liban.

Dom Pedro II effectua deux voyages dans le monde arabe : en 1871 en Égypte, et en 1876 au Mont-Liban (de l’époque), en Syrie et en Palestine. La première ville qu’il visita dans le monde arabe en 1876 fut Beyrouth. « La ville de Beyrouth a une belle apparence à l’aube avec ses jardins », observait Dom Pedro. Au Liban, il passait le plus clair de son temps à étudier et à faire des recherches sur l’Orient, profitant de tout ce qui était à sa portée. Il parlait plusieurs langues, dont l’arabe, et avait même traduit les Mille et Une Nuits de l’arabe au portugais.

La simplicité et l’intelligence de Dom Pedro II lui valurent l’admiration de ses contemporains. Lors de ses voyages, il s’entretenait avec les gens dans la rue et visitait des établissements d’enseignement, des églises et des mosquées. L’empereur avait également rencontré des intellectuels religieux et politiques, entre autres Youssef Debs, l’évêque maronite de Beyrouth, Cornelius Van Dyck, traducteur protestant de la Bible en arabe, ou encore le cheikh Abdel Kader Kabbani, écrivain et journaliste fondateur du journal Thamarat el-Founoun.

L’Orient suscita son intérêt. Ainsi, en 1858, il a signé avec l’Empire ottoman le « Traité d’amitié, de commerce et de navigation » qui a renforcé les relations économiques et commerciales avec son pays, vu que le Brésil était devenu à l’époque un État émergent dans le domaine de l’agro-exportation (café, canne à sucre…). Ce traité a ouvert par la même occasion la voie à l’émigration arabe à destination du Brésil, dans la mesure où il a permis aux ressortissants ottomans d’entrer dans ce pays d’Amérique latine, de s’y établir et d’exercer des activités de commerce. L’empereur a également inauguré en 1863 le consulat honoraire du Brésil en Alexandrie et en Égypte, et a nommé Michel Debbané, citoyen de Saïda résidant dans cette ville égyptienne et attaché aux relations commerciales avec le Brésil.

Au cours du voyage de Dom Pedro II au Liban en 1876, les journaux du Levant de l’époque ont non seulement couvert son passage dans la région, mais ils ont aussi publié des articles sur le Brésil, sa géographie, sa nature, ses richesses et ses habitants, ce qui a favorisé indirectement l’émigration des Libanais vers ce pays, inaugurant ainsi une « route des tropiques » à l’intention de ceux qui souhaitaient se diriger vers une nouvelle destination.

L’exposition consacrée à Dom Pedro recélera essentiellement les impressions de l’empereur, via les notes consignées dans son carnet de voyage (les originaux en langue portugaise étant conservés au Musée impérial de Petrópolis, à Rio de Janeiro), qui ont fait connaître le Liban et le Moyen-Orient au citoyen brésilien au XIXe siècle. Dans ces notes, Dom Pedro II a essayé de résumer les multiples réalités du monde arabe, grâce à sa connaissance de la langue et sa maîtrise approfondie de la culture, la religion, l’histoire, la sociologie, l’archéologie et l’anthropologie.

De plus, l’exposition présentera plus de 100 photos du Liban et du Moyen-Orient de l’époque (les collections originales sont conservées à la Bibliothèque nationale de Rio de Janeiro) collectionnées par Dom Pedro II lors de ses deux voyages. Seront également exposées des photographies des premiers immigrés arabes au Brésil, ce qui permet de comprendre le rôle joué par Dom Pedro II dans l’instauration de relations commerciales et diplomatiques entre le Brésil d’une part, le Liban, le monde arabe et l’Empire ottoman d’autre part.

*https://www.darelnimer.org/exhibitions-and-events/exhibition-opening-

** Les voyages de Dom Pedro II au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 1871 et 1876, Roberto Khatlab

***https://www.darelnimer.org/exhibitions-and-events/conference-dom-pedro-ii-emperor-of-brazil-and-the-lebanese-emigration-to-brazil-and-latin-america

Une exposition dédiée à l’empereur du Brésil Dom Pedro II, dont les voyages dans le monde arabe au XIXe siècle, tel son déplacement au Liban en 1876, ont favorisé l’émigration vers ce pays, sera organisée du 21 septembre au 21 décembre à Dar el-Nimer for Arts and Culture à Beyrouth par l’ambassade du Brésil et le ministère brésilien des Relations étrangères*. Elle se fonde...