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Culture - Cinéma

Pour le festival « Almost There », nous sommes tous et toutes responsables

Pour la 6e année consécutive, la fondation Heinrich Böll Stiftung-Beyrouth présente le Festival du film des droits humains et de l’émigration, « Almost There ». Une édition placée sous le thème de la responsabilité civile et qui se déroule dans cinq grandes régions du Liban.

Pour le festival « Almost There », nous sommes tous et toutes responsables

« How my Grandmother Became a Chair » de Nicolas Fattouh (10 min). Photo DR

La 6e édition du festival annuel Almost There, organisé par la fondation heinrich Böll Stiftung-Beyrouth, a démarré le 14 septembre à Dar el-Nimer par une table ronde sur le thème de la responsabilité des citoyens qui sous-tend 13 films entre longs et courts métrages.

« Shadow Game » de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel (90 min). Photo DR

« Nous sommes dans un régime démocratique », affirme Aline Gemayel, directrice des programmes culturels au bureau régional de la fondation basé à Beyrouth. « L’édition 2022 est placée sous le thème de la responsabilité », ajoute celle qui est également en charge de ce festival du film axé sur les droits humains et l’émigration. « Nous sommes supposés avoir droit à la parole comme dans toutes les démocraties. Or, nous en sommes dépossédés, et ceci de jour en jour. Le Liban croule depuis quelques années sous les catastrophes d’ordres social, financier, sécuritaire. Même les valeurs familiales ont changé. On ne se reconnaît plus en tant que société », regrette Aline Gemayel. Pour la responsable culturelle, « la faute n’incombe pas uniquement aux gouvernants, puisque les citoyens libanais les ont mandatés pour les représenter. La responsabilité est donc conjointe. Il est temps que cela change et que le citoyen libanais assume lui aussi sa part de responsabilité, tout comme celui qui le gouverne. »Aline Gemayel précise que Almost There invite cette année les citoyens de toutes les régions à réfléchir sur la manière de réclamer la justice pour la double explosion au port de Beyrouth, pour celle qui eu lieu à Tripoli quelques mois plus tard, mais également pour les nombreux crimes non résolus et qui sombrent de jour en jour dans l’oubli. Elle voudrait également inciter « à soulever de nouveau la question des disparus de la guerre, qu’on puisse déposer une requête auprès d’un État à l’international afin d’ouvrir les fosses communes. C’est pourquoi le film documentaire de Ghassan halwani, Erased, Ascent of the Invisible, sera projeté dans le cadre du festival car il peut avoir une autre résonance cette année et hors de Beyrouth ». Réalisé en 2018, ce film suit le réalisateur qui plonge dans les décombres de la mémoire à la trace de milliers de personnes disparues lors de la guerre civile libanaise (1975-1990).Selon Aline Gemayel, le cycle de la violence ne va jamais s’arrêter si le peuple ne réclame pas la justice. Loin d’être un faiseur de leçons ou de miracles, ce festival existe pour ouvrir les yeux, élargir la vision et changer le regard, reprend-elle cependant. « C’est comme une allumette qui fait jaillir la flamme qui va embraser le feu », relève celle qui a sélectionné 13 films entre longs et courts métrages, présentés à Beyrouth d’abord à Dar el-Nimer, puis à Tripoli, Hammana, dans la Békaa et enfin à Tyr.

« The Second Evasion » de Diana Moukalled (35 min). Photo DR

Parmi les thématiques évoquées, les violations des droits de l’homme, les discriminations en tout genre, notamment à l’encontre de la femme, ainsi que le problème des migrants. The Second Evasion de Diana Moukalled, sur la double explosion au port de Beyrouth, met l’accent justement sur l’impuissance d’un peuple à demander des comptes à son gouvernement, tout comme cela s’est passé à la fin de la guerre du Liban. À citer aussi Black Mouse de Ahmad Naboulsi, un documentaire qui explore la relation de la Foire internationale / projet architectural d’Oscar Niemeyer à la ville de Tripoli. Un petit court métrage de 10 min parle aussi non de la dépréciation de la monnaie locale, mais des valeurs familiales qui faisaient la richesse du Liban. « Les familles aujourd’hui laissent la garde des personnes âgées à des personnes étrangères, commente Gemayel. Dépourvues d’amour et d’attention, ces vieilles personnes deviennent comme du bois, d’où le nom du film animé de Nicolas Fattouh, How My Grand Mother Became a Chair (Comment ma grand-mère est devenue une chaise). »À voir aussi Shadow Game, un documentaire de Eefje Blankevoort et Els Van Driel qui présente, sous la forme d’un jeu, les histoires en mosaïque de nombreux jeunes émigrés dans des pays européens. « L’émigration des jeunes, c’est aussi notre responsabilité, car si ces jeunes sont en train de partir, c’est parce que l’on n’a pas pu leur assurer la sécurité », martèle la responsable à la fondation hBS-Beyrouth, qui espère fortement que ces sujets soient l’objet de plusieurs débats constructeurs afin d’inciter « d’abord à la réflexion puis à réclamer leurs droits ».

« Black Mouse » de Ahmad Naboulsi (20 min). Photo DR

Pour les organisateurs du festival, décentraliser la culture est essentiel pour le Liban. La rendre accessible aussi. « Le festival a pour mission d’atteindre différentes audiences, de comprendre ce qui se passe dans ces régions parfois bien éloignées de la capitale et d’interréagir avec d’autres milieux », conclut Aline Gemayel.

PROGRAMME

Dar el-Nimer/Beyrouth

Vendredi 16 septembre :

19h The Unknown Sweet Potato Seller de Ahmad Roshdy (15 min).

19h15 Song Sparrow de Farzaneh Omidvarnia (12 min).

19h30 Shadow Game de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel (90 min), suivi d’une discussion.

Samedi 17 septembre :

20h Horn de Ghasideh Golmakani (8 min).

20h Grandad Was a Romantic de Maryam Mohajer (5 min).20h45 Scheherazade’s Diary de Zeina Daccache (80 min), suivi d’une discussion.

Hammana (Artist House)

Samedi 24 septembre :

17h30 How My Grandmother Became a Chair de Nicolas Fattouh (10 min), suivi d’une discussion.

18h15 Tangle de Malihe Gholamzadeh (12 min).

19h30 Shadow Game de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel (90 min), suivi d’une discussion et d’une réception.

21h The Feeling of Being Watched d’Assia Boundaoui (90 min), suivi d’une discussion.

Békaa /Bayt Lamme

Vendredi 7 octobre :

17h The Second Evasion de Diana Moukalled (35 min), suivi d’une discussion.

18h15 Song Sparrow de Farzaneh Omidvarnia (12 min).

18h30 Shadow Game de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel (90min), suivi d’une discussion et d’une réception.

Samedi 8 octobre :

16h How My Grandmother Became a Chair de Nicolas Fattouh (10 min), suivi d’un débat.

16h45 Horn de Ghasideh Golmakani (8 min)

16h55 Grandad Was a Romantic de Maryam Mohajer (5 min) 17h Scheherazade’s Diary de Zeina Daccache (80 min), suivi d’un débat.

19h Erased, Ascent of the Invisible de Ghassan Halwani (76 min), suivi d’un débat-discussion.

Saïda/théâtre Ichbilia

Vendredi 14 octobre

18h30 The Second Evasion de Diana Moukalled (35 min), suivi d’une discussion.

19h30 The Unknown Sweet Potato Seller de Ahmad Roshdy (15 min).20h Black Mouse de Ahmad Naboulsi (20 min), suivi d’un débat et d’une réception.

Samedi 15 octobre :

18h30 How My Grandmother Became a Chair de Nicolas Fattouh (10 min), suivi d’un débat et d’une discussion.

19h15 Song Sparrow de Farzaneh Omidvarnia.

19h30 Shadow Game de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel, suivi d’une discussion.

Tripoli/Bayt sada

Vendredi 21 octobre :

17h Erased, Ascent of the Invisible de Ghassan Halwani (76 min), suivi d’une discussion et d’une réception.

20h The Second Evasion de Diana Moukalled (35 min), suivi d’une discussion.

21h15 Black Mouse d’Ahmad Naboulsi (20 min), suivi d’une discussion.

Tripoli/Ruwwad al-tanmiya

Samedi 22 octobre :

10h00 How My Grandmother Became a Chair de Nicolas Fattouh (10 min) Suivi d’une discussion.

10h45 Song Sparrow de Farzaneh Omidvarnia (12 min).

11h00 Shadow Game de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel (90 min).Suivi d’une discussion et d’une réception.

14h15 Tangle de Malihe Gholamzadeh (12 min), film silencieux.

14H30 Erased, Ascent of the Invisible de Ghassan Halwani(76 min), suivi d’une discussion.

La 6e édition du festival annuel Almost There, organisé par la fondation heinrich Böll Stiftung-Beyrouth, a démarré le 14 septembre à Dar el-Nimer par une table ronde sur le thème de la responsabilité des citoyens qui sous-tend 13 films entre longs et courts métrages. « Shadow Game » de Eefje Blanke Voort et Els Van Driel (90 min). Photo DR« Nous sommes dans un régime...

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