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Occidentaux et Russes haussent le ton au terme de six mois de guerre


Occidentaux et Russes haussent le ton au terme de six mois de guerre

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien après leurs entretiens à Moscou, le 23 août 2022. Photo NATALIA KOLESNIKOVA / POOL / AFP

Les Etats-Unis ont accusé mardi la Russie de vouloir intensifier ses bombardements dans le pays, et la France a appelé à n'avoir "aucune faiblesse" face à Moscou dans ce conflit qui entrera mercredi dans son septième mois.

Le ton est également monté en Russie, où le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'il n'y aurait "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un idéologue pro-Kremlin tuée samedi, par les Ukrainiens selon les services de sécurité russes.

L'ambassade américaine en Ukraine a publié dans la matinée un message alarmiste avertissant que la Russie pourrait intensifier "ces prochains jours" ses bombardements, et appelé les citoyens américains à quitter le pays "dès maintenant".

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est de l'Ukraine, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, elle aussi très lente.

La Russie continue cependant de viser régulièrement les villes ukrainiennes à l'aide de missiles à longue portée, visant toutefois rarement la capitale Kiev et ses environs.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté estimé mardi qu'il existait "chaque jour" une menace de nouvelles frappes russes sur Kiev. "Ils visent en priorité des infrastructures ou des bâtiments gouvernementaux", le premier jour de l'invasion, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "C'est ce que la Russie fait en permanence", a ajouté M. Zelensky tout en promettant une "réponse puissante" en cas de frappes.

Soutien européen "dans la durée"

Le président ukrainien s'est entretenu avec son homologue polonais Andrzej Duda, arrivé à Kiev dans le cadre de la "plateforme de Crimée", une initiative réunissant les principaux Etats soutenant l'Ukraine et qui existait déjà avant l'invasion du pays par la Russie le 24 février.

M. Duda compte continuer à aider Kiev, y compris politiquement en aidant à "persuader d'autres pays" de soutenir les Ukrainiens, et réclamé des sanctions plus sévères envers Moscou, ont expliqué ses services.

La Pologne figure au sein de l'UE parmi les soutiens les plus inconditionnels de l'Ukraine et les plus grands critiques de la Russie, quand d'autres pays comme l'Allemagne ou la France affichent des positions parfois plus mesurées et critiquées par Kiev.

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton mardi en exhortant la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie", dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée". Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président Zelensky.

Dans leurs adresses au sommet, les autres dirigeants occidentaux ont continué à condamner fermement l'invasion russe. "Nous ne reconnaîtrons jamais aucune tentative de changement de statut de quelque partie de l'Ukraine que ce soit", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

Jugements de prisonniers de guerre

"Nous devons continuer à fournir à l'Ukraine toute l'aide (économique, militaire...) nécessaire jusqu'à ce que la Russie mette fin à cette guerre et retire ses troupes de toute l'Ukraine", a abondé le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Vladimir Poutine mise sur "la réticence" des Européens à supporter les conséquences de la guerre et l'unité des Etats membres nécessite d'être "maintenue au jour le jour", a souligné le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, dans un entretien à l'AFP.

L'ONU a exprimé mardi son inquiétude sur les possibles procès de prisonniers de guerre ukrainiens à Marioupol, capturée en mai par la Russie, soulignant qu'il est "interdit" de créer des tribunaux destinés uniquement à juger de tels détenus. "Le droit international humanitaire interdit la création de tribunaux destinés uniquement à juger les prisonniers de guerre", ", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.

L'Ukraine a accusé de son côté Moscou d'organiser des adoptions illégales massives d'enfants ukrainiens transférés de zones occupées vers la Russie. "La Russie continue de kidnapper des enfants à partir du territoire ukrainien et d'arranger leur adoption illégale par des citoyens russes", a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

"Morte au front"

En Russie, plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi à Moscou pour les funérailles de Daria Douguina, la fille d'un idéologue et écrivain ultranationaliste pro Kremlin, tuée samedi soir dans l'explosion de sa voiture.

Daria Douguina, une journaliste et politologue de 29 ans, était comme son père, Alexandre Douguine, farouchement partisane de l'offensive russe en Ukraine.

"C'était un crime barbare pour lequel il ne saurait y avoir de pardon (...). Il ne peut y avoir aucune pitié pour les organisateurs, les commanditaires et les exécutants", a réagi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Elle est morte au front pour la nation, pour la Russie. Le front, il est ici", a déclaré M. Douguine d'une voix tremblante, les yeux cernés.

Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi que l'attaque avait été préparée et menée par les services de renseignement ukrainiens.

L'Ukraine a démenti en bloc, et accusé en retour la Russie d'avoir commis ce crime pour tenter de remobiliser une opinion publique selon lui de moins en moins favorable à la guerre.

Les Etats-Unis ont accusé mardi la Russie de vouloir intensifier ses bombardements dans le pays, et la France a appelé à n'avoir "aucune faiblesse" face à Moscou dans ce conflit qui entrera mercredi dans son septième mois.Le ton est également monté en Russie, où le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'il n'y aurait "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un...