Vendredi soir, quelques heures après l'agression violente, dans l'Etat de New York, contre Salman Rushdie, le major de la police de l'Etat de New York, Eugene Staniszewski, a indiqué à la presse que l'agresseur avait été aussitôt arrêté et placé en détention. L'agent Staniszewski a également révélé qu'il s'appelle Hadi Matar, a 24 ans et est originaire de l'Etat du New Jersey. La police a par ailleurs mené une perquisition chez lui, à Fairview, dans le New Jersey. Selon l'agent Staniszewski, il n'y avait pas, dans l'immédiat, d'informations sur les motivations de l'assaillant.
"Cet incident ne devrait pas affecter le Liban"
Le directeur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, a affirmé samedi matin à L'Orient-Le Jour ne pas savoir "pour l'heure" si Hadi Matar était d'origine libanaise ou non. "Nous ne savons pas pour l’heure s’il est d’origine libanaise. Nous avons besoin de plus d’informations à son sujet pour déterminer son identité. Les Américains ne nous ont pas encore contactés à ce propos. Nous avons appris qu’il est né aux États-Unis et qu’il n’a jamais mis les pieds ici (au Liban, ndlr)", a expliqué le général Ibrahim, lors d'un bref entretien téléphonique. "En principe, cet incident ne devrait pas affecter le Liban. Dès que nous aurons plus d’informations sur lui, nous essayerons de connaître ses affiliations", a ajouté le patron de la SG.
Les parents de Hadi Matar sont originaires du village de Yaroun, au Liban-Sud, a cependant confirmé à L'Orient-Le Jour le président du conseil municipal du village, Ali Kassem Tehfé. Il précise toutefois que les parents, divorcés, résident aux États-Unis "depuis 30 ans" et qu'ils n'ont plus de proches au Liban.
Selon une source en contact direct avec l’enquête, interrogée par NBC News, Hadi Matar affiche sur ses comptes sur les réseaux sociaux une grande proximité avec l’extrémisme chiite et les Gardiens de la révolution iranienne. Mais cette source note qu’aucun lien direct entre le suspect et ces derniers n’est établi.
Par ailleurs, l’islamologue Romain Caillet présente sur Twitter Matar comme "un chiite libanais d'obédience Khomeyniste". Selon Romain Caillet, sur le profil Facebook de l'agresseur présumé sont affichées des photos de "figures du régime iranien, ainsi que son fondateur, l’Ayatollah Khomeyni". L'islamologue affirme également que Matar "a utilisé un faux permis de conduire et le choix du nom est éloquent pour qui connaît l'islamisme chiite et le Hezbollah : Hassan Mughniyah..." Le patronyme Moghniyé renvoie à Imad Moghniyé, responsable militaire du Hezbollah tué en 2008 à Damas.
Il est important de noter qu'aucun de ces éléments n'était confirmé de source officielle samedi matin.
L'Orient-Le Jour a contacté samedi matin deux responsables au sein du Hezbollah qui ont tous deux refusé de commenter cette affaire. "Nous ne savons rien sur lui, nous attendons d'avoir davantage d'informations pour commenter cette question", a affirmé l'une de ces sources.
Réaction iranienne
Samedi matin, la presse conservatrice iranienne a, par ailleurs, salué l'assaillant. Le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, a félicité l'homme ayant poignardé l'auteur des "Versets sataniques", cible depuis plus de 30 ans d'une fatwa de l'Iran. "Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie", écrit le journal, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. "Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l'ennemi de Dieu avec un couteau", poursuit le texte.
Samedi matin également, le pouvoir iranien n'avait pas commenté officiellement la tentative d'assassinat sur l'intellectuel de 75 ans. "Je ne verserai pas de larmes pour un écrivain qui dénonce avec une haine et un mépris infinis les musulmans et l'islam", a toutefois écrit dans un tweet Mohammad Marandi, conseiller de l'équipe de négociateurs sur le dossier nucléaire. "Rushdie est un pion d'empire qui se pose en romancier postcolonial", a-t-il ajouté.
Salman Rushdie a été placé sous respirateur après son agression. "Les nouvelles ne sont pas bonnes", a déclaré vendredi soir au New York Times l'agent de l'écrivain britannique, Andrew Wylie. "Salman va probablement perdre un oeil; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie", a détaillé M. Wylie en précisant que M. Rushdie, 75 ans, avait été placé sous respirateur artificiel.
Papapa j’arrive pas à croire comment on se cache encore après tout ce qui c’est passer derrière son doigt … IL EST D’ORIGINE LIBANAISE POINT BARRE !!!
14 h 23, le 15 août 2022