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Le Maroc prêt à accueillir un imam expulsé de France, selon Paris


Le Maroc prêt à accueillir un imam expulsé de France, selon Paris

L'imam Hassan Iquioussen, ici le 18 juin 2004. Photo d'archives FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi que le Maroc avait délivré un "laisser-passer consulaire, il y a 24 heures", dans le cadre de la décision de la France d'expulser Hassan Iquioussen, un prédicateur réputé proche des Frères musulmans.

Répondant à une question du député du Rassemblement national (RN, extrême droite), Sébastien Chenu, à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a remercié le Maroc pour la délivrance de ce laisser-passer, laissant entendre que l'expulsion se ferait vite, dès que le prédicateur, vivant dans le nord de la France, aurait été interpellé. Rappelant qu'il avait signé l'arrêté d'expulsion de M. Iquioussen, M. Darmanin a fait valoir que ce dernier était inscrit au fichier des personnes recherchées.

"Nous l'avons convoqué au commissariat de police et dès que les policiers ou les gendarmes auront interpellé M. Iquioussen, il sera expulsé du territoire national sans possibilité de retour", a-t-il dit. L'avocate de M. Iquioussen a annoncé sur Twitter avoir saisi le tribunal administratif de Paris "en référé". "Le droit au recours effectif est garanti par la Constitution, l'expulsion de M. Iquioussen ne saurait avoir lieu avant qu'un juge impartial ne se prononce sur sa légalité", a indiqué Me Lucie Simon.

Ce recours "n'est pas suspensif" de l'expulsion, "mais il est d'usage d'attendre la décision du juge", a-t-elle précisé à l'AFP, sans plus de détails sur la localisation de son client. L'annonce de l'expulsion à venir, faite jeudi dernier sur Twitter par M. Darmanin, a suscité une série de protestations. Dans un communiqué, 31 mosquées des Hauts-de-France ont apporté leur soutien au prédicateur, estimant qu'il était victime d'une "erreur manifeste d'appréciation".

Tout en lui attribuant "une vision particulièrement conservatrice de la religion" et des conceptions que "nombreux trouvent rétrogrades", la section des Hauts-de-France de la Ligue des droits de l'Homme a pointé que les raisons "invoquées par l'exécutif remontent à une vingtaine d'années, soit une époque antérieure à plusieurs renouvellements de son titre de séjour". "Ces procédures douteuses doivent interpeller tous les démocrates soucieux de préserver notre Etat de droit", a estimé pour sa part un député de gauche du département du Nord, David Guiraud, accusant M. Darmanin de vouloir "saturer les ondes" avec "un discours sécuritaire et répressif".

Le prédicateur est très actif sur les réseaux sociaux, avec sa chaîne Youtube suivie par 169.000 personnes et sa page Facebook aux 42.000 abonnés. Né en France, à Denain, et vivant près de Valenciennes, M. Iquioussen, 57 ans, avait décidé à sa majorité, selon M. Darmanin, de ne pas choisir la nationalité française. Il est depuis de nationalité marocaine. Le ministre a rappelé les motifs de son expulsion, à savoir des propos antisémites, des thèses complotistes et contre l'égalité entre les femmes et les hommes, et pour avoir qualifié de "pseudo attentats" les attentats survenus en 2015 en France.

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi que le Maroc avait délivré un "laisser-passer consulaire, il y a 24 heures", dans le cadre de la décision de la France d'expulser Hassan Iquioussen, un prédicateur réputé proche des Frères musulmans.Répondant à une question du député du Rassemblement national (RN, extrême droite), Sébastien Chenu, à...