Miss Liban est de retour parce que « We Miss Lebanon »

Quatre ans déjà se sont écoulés depuis la dernière élection de Miss Liban. Nul n’aurait pu prévoir, en 2018, que le déclenchement d’une pandémie planétaire et l’avènement d’une crise socio-financière sans précédent allaient causer la plus longue interruption du concours depuis la fin des années 50. Un événement festif qui avait pourtant résisté à toutes les années de guerre civile. Le retour, cette année, du concours national de beauté a donc une saveur particulière. Une édition placée sous le signe de l’espoir par la LBCI, qui organise le show depuis les années 90 – à l’exception de la dernière élection en 2018 – et qui a choisi de promouvoir ce retour avec le slogan « We Miss Lebanon ».

« Cela fait trois ans que nous reportons l’élection de Miss Liban, confie la productrice exécutive du show Roula Saad dans un entretien exclusif accordé à L’Orient-Le Jour. L’élection en elle-même était faisable, mais la situation générale n’était pas opportune. Aujourd’hui, ce retour est important car il a pour but d’envoyer un message. Nous disons au monde que la vie continue quoi qu’il arrive, que le Liban tient toujours debout et que nous allons continuer à célébrer la vie. Oui, nous avons le droit d’être heureux. La situation au Liban ne s’est pas améliorée, mais si nous ne faisons que nous plaindre, rien ne changera vraiment. »

Le retour de Miss Liban avec le slogan « We Miss Lebanon ». Crédit LBCI

Un casting bientôt révélé ?

Plongée dans les laborieux préparatifs de la soirée d’élection prévue le dimanche 24 juillet au Forum de Beyrouth, Roula Saad est bien consciente que « chaque détail est une responsabilité en soi ». Celle qui a produit huit saisons mémorables de la Star Academy, ainsi que des émissions innovantes comme Splash ou encore Celebrity Duets, assure que « chaque programme télévisé apporte son lot de stress et de défis ». « La production n’est pas chose facile, notamment le contenu du prime. Le public a des attentes et les gens ont des goûts différents », estime la productrice qui explique que le show, animé par la star Nancy Ajram, comprendra des étapes fixes comme les passages en maillot de bain et en robe de soirée, mais « aussi des choses nouvelles et des idées innovantes ». « J’ai de nombreuses préoccupations, dit-elle encore. Offrir un beau spectacle aux téléspectateurs et à nos invités, élire la bonne Miss et aussi que les candidates soient à l’aise. » Roula Saad se dit « très satisfaite » du casting de cette édition qui a connu une forte affluence. Elle assure que les candidates, qui pourraient bien être « révélées rapidement au public » avant la soirée d’élection, sont toutes éduquées et toutes différentes. « La Miss élue doit être belle mais pas seulement, dit-elle. Le plus important également est qu’elle ait confiance en elle. Souvent, le public peut s’avérer dur avec ces jeunes filles, et il ne faut pas oublier le trac de la scène. Et le fait qu’elles puissent s’exprimer en direct devant des millions de personnes montre qu’elles ont déjà tout pour elles. » La révolution, la pandémie et la crise seront-elles au menu de la soirée ? Roula Saad assure ne pas encore savoir ce que les membres du jury poseront comme questions. « Le choix du jury se fait généralement à la dernière minute, dit-elle, mais je crois que les sujets d’actualité seront présents car nous ne pouvons pas nous déconnecter de la réalité. » Une réalité parfois difficile pour celles qui choisissent de se présenter aux concours de beauté, accusées par certains de porter préjudice à l’image de la femme. Des accusations réfutées par la productrice qui rappelle qu’« aujourd’hui, de nombreuses femmes publient leurs photos sur les réseaux sociaux ». « Ce n’est pas mauvais qu’une femme prenne soin d’elle et qu’elle se trouve belle aussi. Au contraire, ce concours veut envoyer un message en faveur de l’autonomisation des femmes et célébrer leur aptitude à avoir confiance en elles et à être libres. Ces jeunes femmes qui participent au concours le font de leur plein gré parce qu’elles sont libres de leurs choix et qu’elles n’ont pas peur de le revendiquer dans notre société et où qu’elles aillent. »

Outre son lot de cadeaux, le concours devrait en effet permettre à l’heureuse élue de participer à des concours de beauté internationaux, devenus des plateformes pour célébrer la femme et ses droits et braquer la lumière sur des sujets d’actualité. Et si les nombreux fans de Miss Liban croisent les doigts pour une victoire à l’international, Roula Saad affirme aussi qu’il est très important d’élire une Miss qui réalise un beau score à l’étranger. « Nous allons collaborer avec la Miss et sa dauphine pour mettre toutes les chances de notre côté, promet-elle. Le but, au final, est de transmettre une belle image du Liban, tout comme nos jeunes brillent partout dans le monde. » Alors, qui succédera à Maya Reaidy et pour qui retentira le fameux Lel Sabiyi el-Malaki ? Réponse le 24 juillet à 20h30 sur la LBCI.