Le juge Tarek Bitar, en charge de d’instruction sur les explosions au port de Beyrouth. Photo DR
Le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, chargé d’enquêter sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, s'est rendu vendredi, pour la première fois depuis le 23 décembre 2021, à son bureau au Palais de justice de Beyrouth, où il a été informé des plaintes politiques déposées contre lui, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Une source judiciaire a déclaré à L'Orient Today que le fait que M. Bitar ait reçu les plaintes politiques déposées contre lui "ne signifie pas qu'il est écarté de l'enquête (sur le port de Beyrouth) ou que son rôle est terminé", précisant qu'aucun changement ne se produira "tant que le tribunal n'aura pas statué sur ces plaintes".
Près de deux ans après la tragédie, l'enquête a été ralentie par de multiples manœuvres politiques et est actuellement suspendue en raison des différentes plaintes déposées contre le juge Bitar, notamment par les députés Ghazi Zeaïter, Ali Hassan Khalil, et l'ancien ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos.
Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, proche du président du Parlement Nabih Berry, a été accusé d'entraver l'enquête en ne signant pas les nominations judiciaires, qui sont bloquées depuis plusieurs mois pour des raisons politiques, mettant ainsi en suspens l'enquête sur les explosions du port.
Les proches des victimes des explosions ont demandé, à plusieurs reprises, aux autorités d'accélérer les nominations judiciaires afin que l'enquête puisse se poursuivre.
Cet article est une traduction d'une information préalablement publiée par L'Orient Today.