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Un an ou six mois : Le Conseil de sécurité de l'ONU vote sur l'aide humanitaire transfrontalière


Un an ou six mois : Le Conseil de sécurité de l'ONU vote sur l'aide humanitaire transfrontalière

Un jeune garçon observe des combattants syriens rebelles près d'Alep, en Syrie, le 2 juillet 2022. Photo Bakr ALKASEM / AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU est appelé à voter jeudi sur l'autorisation d'aide humanitaire transfrontalière à la Syrie sans l'aval de Damas, que la Russie veut bien prolonger de six mois alors que l'Occident réclame un an. Cette autorisation, en vigueur depuis 2014, arrive à expiration dimanche.

Une résolution proposée aux quinze pays du Conseil de sécurité, co-rédigée par la Norvège et l'Irlande, deux membres non permanents, reconduit jusqu'au 10 juillet 2023 l'utilisation du point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque, emprunté chaque mois par des centaines de camions. Cette aide humanitaire internationale est destinée à plus de 2,4 millions de personnes dans la région d'Idleb (nord-ouest) tenue en grande partie par des groupes jihadistes et des rebelles.

Obtenu par l'AFP, le texte réclame "à toutes les parties de garantir un accès total, sûr et sans entrave par toutes les modalités, y compris au travers des lignes de front, pour l'acheminement de l'aide humanitaire dans toutes les régions de la Syrie". Pour Moscou, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité et qui a considérablement fait réduire ces dernières années ce dispositif qui viole à ses yeux la souveraineté de la Syrie, l'acheminement de l'aide vers le nord-ouest du pays ne devrait s'effectuer qu'à partir de Damas via les lignes de front.

L'ONU a tenté de développer celui-ci mais le juge insuffisant aujourd'hui pour répondre aux besoins de millions de Syriens dans la région d'Idleb. Seules cinq livraisons ont pu être réalisées jusqu'à présent à travers les lignes de front, relève l'Organisation qui demande un maintien sur le long terme du mécanisme transfrontalier. Selon des diplomates, la Russie - qui avait laissé entendre ces derniers mois qu'elle s'opposerait à une nouvelle prolongation de l'autorisation - a finalement déposé il y a peu sur la table du Conseil un texte concurrent à celui de la Norvège et de l'Irlande, incluant une extension de seulement six mois.

"Réhabilitation rapide"

Pour tenter d'amadouer Moscou, les Européens, selon des diplomates, ont inséré dans leur texte des amendements demandés par la Russie sur la transparence des cargaisons humanitaires, sur une possible contribution à la reconstruction du pays et sur la nécessité de développer l'acheminement de l'aide à partir de Damas.

Jusqu'à présent, les Occidentaux --la France en tête-- avaient toujours conditionné tout début d'aide à la reconstruction à une réforme politique en Syrie, laquelle reste dans les limbes. Lors d'une réunion en juin du Conseil de sécurité sur la Syrie, une majorité de pays - dont les Etats-Unis - avaient cependant soutenu l'idée de financer des projets de "réhabilitation rapide" dans le pays.

A cet égard, le projet de texte de la Norvège et de l'Irlande "demande instamment de nouvelles initiatives internationales pour élargir les activités humanitaires en Syrie, y compris des projets de réhabilitation rapide en matière d'eau, d'assainissement, de santé, d'éducation et d'abris, entrepris par les agences humanitaires internationales et les parties concernées".

Il réclame aussi au secrétaire général des Nations unies un rapport tous les deux mois sur l'application de la résolution, notamment sur ces projets de réhabilitation et sur l'évolution de l'acheminement de l'aide humanitaire à travers les lignes de front à partir de Damas. L'inclusion de ces langages infléchira-t-elle la position de la Russie et lui fera-t-elle accepter une prolongation d'un an du mécanisme transfrontalier?

Mercredi soir, peu de diplomates se risquaient à un pronostic, certains assurant à l'AFP qu'un compromis était possible comme lors de la prolongation il y a un an qui avait porté sur six mois renouvelables de manière quasi-automatique. Ces dernières semaines, des dizaines d'ONG et plusieurs hauts responsables de l'ONU ont fait pression sur les membres du Conseil de sécurité pour que l'autorisation transfrontalière soit à nouveau étendue pour un an.

Le Conseil de sécurité de l'ONU est appelé à voter jeudi sur l'autorisation d'aide humanitaire transfrontalière à la Syrie sans l'aval de Damas, que la Russie veut bien prolonger de six mois alors que l'Occident réclame un an. Cette autorisation, en vigueur depuis 2014, arrive à expiration dimanche.Une résolution proposée aux quinze pays du Conseil de sécurité, co-rédigée par la...