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Culture - Exposition

Le monde sans peur et sans laideur de Hoda Baalbaki

À la galerie Art on 56th, une trentaine d’œuvres récentes de l’artiste libanaise explorent les thèmes du bonheur, de la beauté et de l’espoir retrouvés.

Le monde sans peur et sans laideur de Hoda Baalbaki

L’artiste attelée à la réalisation d’« Intensive Fog » (190 x 145 cm), une des grandes pièces en techniques mixtes de l’exposition. Photo DR

Après 7 ans d’absence, due en partie à la fermeture de la galerie Alwane avec qui elle travaillait, mais aussi à des raisons plus personnelles et familiales, Hoda Baalbaki renoue avec les expositions en présentant chez Art on 56th, jusqu’au 10 juillet, sa toute dernière cuvée de peintures, singulièrement baptisée « Journey of a Cosmic Citizen »* (Voyage d’un citoyen cosmique). Car, contrairement à ce que suggère le titre, sa nouvelle série de techniques mixtes sur toile n’a rien à voir avec l’univers intergalactique. Elle déroule, au contraire, une joyeuse sarabande de paysages bucoliques tout à fait terrestres.

Des représentations à larges traits naïfs, expressionnistes et abstraits, de champs, de prairies et de bocages ponctués ici et là de petites maisons, globalement inspirées du souvenir que l’artiste native de Adaïssé (Liban-Sud) a gardé de son village natal.

Des peintures radieuses, issues de la jonction de sa mémoire et de son imaginaire. Et construites par superposition de larges couches de couleurs, formant une mosaïque kaléidoscopique de fragments superposés, traversés de traits dynamiques. Des toiles richement texturisées dans l’élaboration desquelles Hoda Baalbaki s’est jetée, au cours de ces deux dernières années, à corps perdu, pour fuir un quotidien laminé par la peur, l’instabilité et la douleur.

Des peintures radieuses, issues de la jonction de la mémoire et de l’imaginaire de Hoda Baalbaki. Photo DR

Un pinceau libéré

« Dans un environnement angoissant, plombé par les crises et par la pandémie mondiale, je me suis réfugiée dans mon art, mes souvenirs, mon univers créatif, pour retrouver le chemin de l’optimisme, de la résilience et de l’espoir », confie l’artiste. Laquelle, puisant dans une palette de couleurs vives et lumineuses, s’est attelée à explorer sur ses toiles l’essence du bonheur et de la joie intérieure. « Ce ravissement qui émerge, malgré l’obscurité des temps actuels, chez celui qui sait saisir la beauté cosmique (d’où le titre ?) qui se cache dans la forme d’une fleur, d’un arbre ou d’une maison… » dit-elle.

Ce ravissement qu’elle a elle-même réussi à retrouver, après une longue traversée ponctuée de défis et de difficultés, injecte la série de techniques mixtes qu’elle présente, de fragments de son expérience subjective. Cela donne à ses compositions une veine de journal personnel visuel, qui dégage quelque chose de touchant et renvoie à l’universalité de l’émotion humaine face à la magie de la nature… et des souvenirs du temps de l’enfance. « Dans cette série, Hoda Baalbaki a libéré son imagination, qui à son tour a libéré son coup de pinceau pour produire des compositions quasi abstraites mais expressives », indique sa nouvelle galeriste Noha Moharram. En effet, les paysages que présente, cette fois, cette peintre qui a toujours privilégié la représentation de la nature à toute autre thématique offrent au regard une vibration et une fluidité optique nouvelles.

Comme une foi renouvelée dans une vie et un monde sans peur et sans laideur...

Carte de visite

Née à Beyrouth en 1968, Hoda Baalbaki a obtenu son diplôme à l’Institut des beaux-arts de l’Université libanaise en 1995.

Elle a participé à plusieurs expositions individuelles et collectives au Liban et au Moyen-Orient.

Elle est membre du syndicat des artistes plasticiens libanais et a remporté le premier prix de l’Association des diplômés Hariri pendant deux années consécutives en 2002 et 2003.

*« Journey of a Cosmic Citizen » de Hoda Baalbaki à la galerie Art on 56th, Gemmayzé, jusqu’au 10 juillet.

Après 7 ans d’absence, due en partie à la fermeture de la galerie Alwane avec qui elle travaillait, mais aussi à des raisons plus personnelles et familiales, Hoda Baalbaki renoue avec les expositions en présentant chez Art on 56th, jusqu’au 10 juillet, sa toute dernière cuvée de peintures, singulièrement baptisée « Journey of a Cosmic Citizen »* (Voyage d’un citoyen...

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