Une manifestation qui était prévue dimanche à 17h devant le siège du ministère de l'Intérieur à Beyrouth afin de protester contre une décision d'interdire toute activité pro-LGBTQ+ a été reportée en raison de "menaces", selon ses organisateurs, dans un Liban où les droits de cette communauté sont constamment bafoués.
"Après une augmentation des menaces de mort et des appels à des contre-manifestations (...), nous avons décidé de reporter notre manifestation qui se tiendra dans les prochains jours", a indiqué sur son compte Twitter l'ONG Helem, qui défend les droits de la communauté LGBTQ+.
هام: قرار بتأجيل المسيرة المقررة يوم الأحد 26/06/2022 الى يوم آخر يحدد بالأيام القليلة المقبلة. pic.twitter.com/GRvVpUQKTn
— Helem (@HelemLebanon) June 25, 2022
Dans son message, l'organisation "fait assumer aux forces de l'ordre toute la responsabilité" de ce qui pourrait arriver aux membres de la communauté et promet de "prendre toutes les mesures légales afin de faire face à toutes les menaces".
Alors que la communauté LGBTQ+ célèbre le mois des fiertés, le ministre libanais sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a adressé vendredi une lettre à la direction générale de la Sûreté générale et à la direction générale des Forces de sécurité intérieure appelant les agents de l'ordre à empêcher les regroupements qui "font la promotion des relations sexuelles contre nature". Les agressions contre les activistes et les campagnes défendant cette communauté se sont multipliées ces derniers jours, dans un pays qui criminalise encore les relations entre personnes de même sexe.
Les positions les plus en vue rejetant les activités des LGBTQ+ ont été soulevées par le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, qui a déclaré dans un discours que Dar Al-Fatwa (la plus haute autorité sunnite au Liban) "ne permettrait pas la légalisation de l'homosexualité ou du mariage civil".
La décision du ministère de l'Intérieur a suscité des critiques sur les réseaux sociaux. Le Liban criminalise encore les relations entre personnes de même sexe, l’article 534 du Code pénal et d’autres articles évoquant la moralité publique. L’homosexualité et l’identité LGBTQ+ sont exclues, voire combattues, sur le plan des droits sociaux, économiques et politiques. Pourtant, la Constitution libanaise garantit la protection des droits humains et l’égalité des citoyens.
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