Le Paraguay a affirmé vendredi qu'un Iranien, membre de l'équipage d'un avion vénézuélien suspect immobilisé depuis onze jours en Argentine est bien lié à la Force al-Qods, unité d'élite des Gardiens de la Révolution islamique d'Iran, semblant contredire les autorités argentines.
"Le capitaine Gholamreza Ghasemi n'est pas (qu')un homonyme. C'est une personne liée à al-Qods", a déclaré à l'AFP le ministre du Renseignement, Esteban Aquino, faisant référence à l'armée idéologique de la Révolution islamique, classée comme organisation terroriste par les Etats-Unis. "La présence de cette personne, selon ce que nous savons et confirmé par des agences alliées, est qu'il s'agit d'une personne liée aux al-Qods, sans aucun doute (...) C'est préoccupant", a-il souligné sur la radio 730 AM.
"Quand nous avons eu cette confirmation, nous avons alerté nos pairs dans la région dans d'autres parties du monde", ajouté M. Aquino à l'AFP, soulignant que l'avis a "été donné en temps opportun". Il a relevé la "rapide réaction du gouvernement argentin, comme de l'uruguayen". Le Boeing 747 cargo de la compagnie vénézuélienne Emstrasur, ayant appartenu par le passé à la compagnie iranienne Mahan Air, est immobilisé depuis onze jours en Argentine, d'où il était venu en provenance du Mexique, transportant des pièces automobiles.
Son équipage, cinq Iraniens et 14 Vénézuéliens, sont interdits de quitter l'Argentine, tandis que la justice, qui a saisi plusieurs téléphones portables et ordinateurs, enquête sur leur profil, notamment un éventuel lien avec les Gardiens de la révolution. Vendredi, le ministre argentin de la Sécurité, Anibal Fernandez, qui avait indiqué cette semaine que le soupçon sur un membre de l'équipage portait sur une "homonymie, rien de plus" avec un Iranien lié à al-Qods, a refusé de commenter de simples "conjectures". "Au vu de la documentation officielle, rien n'établit une relation spécifique avec des organisations terroristes", a-t-il affirmé sur une radio argentine.
Jeudi, la porte-parole de la présidence argentine avait assuré qu'"aucun des membres de l'équipage ne faisait l'objet d'alerte ni d'antécédents" susceptibles d'empêcher son entrée dans le pays.
La saga de l'avion vénézuélien, qui était passé par le Paraguay mi-mai, a donné lieu à un début de controverse entre pays de la région sur qui avait prévenu qui et à quel moment de la présence de l'appareil suspect. En Argentine, elle a aussi suscité une polémique politique sur le temps de réaction des autorités. L'Uruguay avait indiqué jeudi, qu'alerté par le Paraguay, il avait pu "agir rapidement" et" empêcher que l'avion n'entre dans l'espace aérien uruguayen" le 8 juin.
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