Des ouvriers du syndicat des boulangeries ont bloqué jeudi matin la circulation devant le Sérail de Tripoli, au Liban-Nord, en vue de protester contre les pénuries de farine, rapporte notre correspondant dans la région Michel Hallak.
Présent sur les lieux, le président de l'Union des travailleurs du Nord Chadi Sayyed a fustigé la "négligence" du ministre sortant de l'Économie Amine Salam et déploré la "contrebande de près de 20% de la farine importée vers la Syrie".
Cette manifestation intervient alors que la sécurité alimentaire est menacée dans un pays en plein effondrement socio-économique et financier qui importe la grande partie de ses besoins en matière de céréales d'Ukraine.
Début juin, L'Union des boulangeries avait prévenu que "la quantité de blé stockée dans les minoteries ne suffit pas pour plus de 20 jours", alors qu'un nombre important de moulins ne sont toujours pas opérationnels en raison du retard de paiement des importations de blé par la Banque du Liban (BDL). Des propos contestés par le ministre sortant de l'Économie, Amine Salam, qui avait affirmé il y a huit jours que "le stock de blé suffit pour plus de vingt jours", sans être plus précis. "Celui qui a un problème avec ses réserves en est le seul responsable", avait-il estimé, dans une critique contre certaines minoteries. Il avait également indiqué que "des lignes de crédit ont été ouvertes cette semaine pour quatre navire-citernes". "Cela signifie que nous avons plus de 35.000 tonnes de blé, il n'y a pas lieu de paniquer", avait-il insisté.
Le 6 mai, la Banque mondiale avait approuvé un prêt d'urgence de 150 millions de dollars pour financer les importations de blé, mais les lois régissant cet accord doivent encore être adoptées par le Parlement nouvellement élu.
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