Sit-in de retraités des forces de sécurité, qui menacent de perturber le scrutin

Des agents à la retraite des Forces de sécurité intérieure libanaises ont manifesté mardi devant le ministère de l'Intérieur à Beyrouth afin de réclamer de pouvoir bénéficier d'une couverture médicale et du paiement des frais de scolarité de leurs enfants, menaçant d'une escalade de leur mobilisation pouvant aller jusqu'à "empêcher les élections" de dimanche si leurs revendications ne sont pas entendues.

Dans un Liban en pleine crise, les salaires et pensions des policiers, militaires et fonctionnaires a fondu en raison de la dépréciation de la monnaie nationale. 

Pendant leur sit-in, les retraités des FSI sont entrés de force dans la cour du ministère, après que le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a refusé de les recevoir. Ils ont brandi le portrait d'un enfant qui serait décédé, selon eux, faute de soins, son père, un vétéran, n'ayant pas pu payer les frais de son opération au cœur. Les manifestants ont également bloqué la route devant le ministère, ce qui a ralenti la circulation dans le quartier de Sanayeh.

"Si nos revendications ne sont pas entendues lors du Conseil des ministres (qui doit se tenir jeudi matin, ndlr), nous irons vers l'escalade et cela pourra impacter la tenue du scrutin, voire l'empêcher", ont-ils mis en garde, selon des déclarations rapportées par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

Le Liban traverse la pire crise économique et financière de son histoire contemporaine, caractérisée par une forte dépréciation de la livre, qui a perdu plus de 90% de sa valeur au cours des deux dernières années. Dans ce contexte, des militaires et policiers à la retraite manifestent régulièrement pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie.