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Dernières Infos - Nucléaire

L'Ukraine et la Russie "prêtes" à travailler avec l'AIEA


L'Ukraine et la Russie

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov (g) s'entretient avec le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, à Antalya en Turquie, le 10 mars 2022. Photo Russian Foreign Ministry/Handout via REUTERS

L'Ukraine et la Russie sont "prêtes" à discuter pour garantir la sécurité des sites nucléaires ukrainiens, chaque jour plus compromise par la guerre, a déclaré jeudi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cette annonce intervient alors que Kiev "a perdu toute communication" avec la centrale de Tchernobyl, selon des informations reçues par le gendarme onusien du nucléaire.

"Mon premier objectif était d'établir un dialogue direct à un très haut niveau", a expliqué Rafael Grossi, de retour d'Antalya en Turquie où il a rencontré séparément les ministres des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov et ukrainien Dmytro Kuleba. "Les deux parties sont prêtes à travailler et à discuter avec l'AIEA", s'est-il félicité devant la presse à Vienne, faisant état de "réunions fructueuses mais pas faciles".

M. Grossi avait initialement proposé de se rendre à Tchernobyl, théâtre de la pire catastrophe nucléaire civile de l'histoire en 1986, mais son offre a été rejetée. Le lieu est "accessoire", a-t-il commenté, espérant désormais "avoir quelque chose de plus concret dans les prochains jours".

La situation sur le terrain est "terrible", a insisté le directeur général, en référence aux incidents qui se multiplient. D'où l'urgence de "convenir d'un cadre commun pour renforcer la sécurité des installations nucléaires" du pays, qui dispose de 15 réacteurs et de plusieurs dépôts de déchets.

"Perte totale" de contact

Tchernobyl, tombé le 24 février aux mains des Russes, a ainsi été victime mercredi d'une coupure d'électricité. L'AIEA dit avoir "connaissance d'informations selon lesquelles le courant a été rétabli et tente d'obtenir confirmation". Les générateurs de secours ont pour leur part été activés mais même sans électricité, il n'y aurait "pas d'impact majeur" sur les fonctions essentielles de sécurité, réaffirme l'Agence.

Son directeur général "tire toutefois l'alarme devant les conditions de travail qui se dégradent" pour les plus de 200 techniciens et gardiens bloqués sur le site depuis deux semaines, sous commandement de l'armée russe. "À ce stress vient s'ajouter la perte totale de contact" avec l'extérieur, déplore l'AIEA. Auparavant, le site pouvait communiquer avec le régulateur ukrainien par email.

Autre lieu occupé par les Russes, la centrale de Zaporojie, la plus grande d'Europe, a subi le 4 mars des frappes d'artillerie provoquant un incendie et faisant craindre une catastrophe. "Il n'est actuellement pas possible de livrer les pièces de rechange nécessaires" et "pour le personnel spécialisé de procéder aux réparations prévues", a précisé l'AEIA jeudi.

La veille, l'instance onusienne s'était par ailleurs dite "préoccupée par la soudaine interruption des transmissions de données vers le siège à Vienne" à Zaporojie, au lendemain d'un problème similaire à Tchernobyl. Ces systèmes permettent de surveiller à distance les matières nucléaires et les activités sur place afin de prévenir toute prolifération.

"Progressivement nous perdons une importante quantité d'informations", a déploré Rafael Grossi. Depuis le début de l'invasion russe, le chef de l'AIEA ne cesse de mettre en garde contre les dangers du conflit, le premier à se dérouler dans un pays doté d'un vaste programme nucléaire.

L'Ukraine et la Russie sont "prêtes" à discuter pour garantir la sécurité des sites nucléaires ukrainiens, chaque jour plus compromise par la guerre, a déclaré jeudi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cette annonce intervient alors que Kiev "a perdu toute communication" avec la centrale de Tchernobyl, selon des informations reçues par le gendarme onusien du...