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Les victimes civiles ont "doublé" après l'éviction d'experts onusiens

Les victimes civiles ont

Des combattants yéménites pro-gouvernementaux dans la province de Hajja, le 4 février 2022. Photo AFP

Le nombre de civils tués ou blessés dans la guerre au Yémen a "presque doublé" depuis l'éviction controversée en octobre dernier d'experts onusiens chargés d'enquêter sur les violations des droits humains, a annoncé jeudi l'ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait refusé le 7 octobre 2021 de prolonger le mandat de ces experts, des ONG accusant l'Arabie saoudite, qui intervient au Yémen depuis 2015, d'avoir tout fait pour obtenir ce rejet. "Le nombre de civils tués ou blessés au Yémen a presque doublé depuis la fin des enquêtes de l'ONU sur les droits humains en octobre dernier", affirme NRC.

Au cours des quatre derniers mois du mandat des experts de l'ONU, 823 civils ont été blessés ou tués alors que dans les quatre mois ayant suivi la fin du mandat, ce chiffre est passé à 1.535, selon l'ONG qui cite des données du Civilian Impact Monitoring Project, un organisme lié aux Nations unies.

"Au cours de la même période, 39 fois plus de victimes civiles ont été causées par des frappes aériennes", a encore souligné NRC dans un communiqué. Le conflit au Yémen a connu une recrudescence des violences ces derniers mois, la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite ayant intensifié les raids aériens pour appuyer les forces gouvernementales contre les rebelles houthis, proches de l'Iran.

"Rétablir" le groupe d'experts

Dans le même temps, les houthis ont multiplié les attaques au Yémen mais aussi contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition militaire menée par Ryad. Créé en 2017, le groupe d'experts onusien avait accusé tous les belligérants d'avoir commis une "multitude de crimes de guerre".

"La suppression de cet organe essentiel d'enquête sur les droits humains nous a ramené à des violations horribles et hors de contrôle", a déploré Erin Hutchinson, directrice de NRC au Yémen. "Qui est responsable de la mort de ces enfants et de ces familles ? Nous ne le saurons probablement jamais car il n'y a plus d'enquête indépendante, internationale et impartiale", a-t-elle déploré, appelant l'ONU à "rétablir" le groupe d'experts.

En septembre 2019, celui-ci avait constaté un bon nombre de violations pouvant "entraîner la condamnation de personnes pour crimes de guerre si un tribunal indépendant et compétent en est saisi".

D'après l'ONU, en sept ans de conflit, au moins 377.000 personnes ont été tuées, une grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme la faim et les maladies, dans ce qui est considéré comme l'une des pires catastrophes humanitaires au monde. Lors d'un entretien téléphonique mercredi soir, le président américain Joe Biden a souligné au roi Salmane d'Arabie saoudite "l'engagement" des États-Unis à soutenir le royaume contre les attaques des rebelles, selon la Maison Blanche.

Le nombre de civils tués ou blessés dans la guerre au Yémen a "presque doublé" depuis l'éviction controversée en octobre dernier d'experts onusiens chargés d'enquêter sur les violations des droits humains, a annoncé jeudi l'ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait refusé le 7 octobre 2021 de prolonger le mandat de ces experts,...