
Le président libanais Michel Aoun recevant une délégation de notaires, à Baabda, le 2 février 2022. Photo Dalati et Nohra
Le président de la République Michel Aoun s'en est une nouvelle fois pris à la Banque du Liban (BDL) et son gouverneur Riad Salamé mercredi, affirmant devant des visiteurs que les responsables de la "catastrophe" financière et économique au Liban seraient bientôt identifiés.
"Nous refusons de faire porter aux déposants les charges et les fautes des autres", a ainsi affirmé Michel Aoun en début d'après-midi, alors qu'il recevait une délégation de notaires, dans une allusion probable à d'éventuelles malversations de la BDL, que l'audit juricomptable devrait permettre de retracer. Lundi, le président avait accusé la banque centrale de "tergiverser délibérément" quant à la délivrance des informations requises par le cabinet Alvarez & Marsal, chargé de réaliser une partie de cet audit. L'institution avait aussitôt rétorqué que lesdites informations avaient bien été envoyées au ministère des Finances. "Celui qui nous a amenés à cette situation ne peut pas être considéré comme le responsable adéquat pour arranger les choses et trouver des solutions, après les erreurs qu'il a faites", a encore fustigé le président selon des propos rapportés par le bureau de presse de Baabda. Une critique voilée au Premier ministre Nagib Mikati qui affirme qu'il est nécessaire de maintenir Raid Salamé à son poste actuellement.
"Ce petit jeu entre dans sa phase finale, et les responsables de cette grande catastrophe seront dévoilés", a prévenu le président Aoun.
Le chef de l'Etat, ainsi que la formation politique qu'il a fondée, le Courant patriotique libre (CPL), tiennent Riad Salamé comme responsable des retards accumulés sur l'audit juricomptable, qui a été approuvé depuis l'été 2020 par l'État libanais. M. Salamé, gouverneur de la BDL depuis 1993, est accusé par une grande partie de la population d'être l'un des responsables de la crise actuelle, marquée notamment par une importante dépréciation de la livre libanaise sur le marché parallèle et le blocage des dépôts des Libanais dans les banques du pays.