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Dernières Infos - Liban/Syrie

Une délégation aouniste à Damas

Une délégation aouniste à Damas

Une délégation du Courant patriotique libre en compagnie du chef de la diplomatie syrienne, Fayçal Mokdad, le 27 janvier 2022 à Damas. Photo fournie par notre correspondante Hoda Chedid

Une délégation du Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil s'est rendue à Damas jeudi où elle s'est entretenue avec des responsables du régime du président Bachar el-Assad. Une visite qui intervient alors que le chef du CPL a récemment affirmé être prêt à se rendre à Damas, officiellement pour évoquer le dossier des réfugiés syriens au Liban. Mais selon certains observateurs, M. Bassil cherche à obtenir le soutien du régime Assad en amont de l'élection présidentielle d'octobre prochain et pour laquelle il pourrait se porter candidat.

Selon un communiqué du parti de M. Bassil, la délégation du CPL était menée par son vice-président l'ex-ministre Tarek Khatib, en réponse à une invitation du secrétaire général adjoint du parti syrien Baath, Hilal Hilal, avec qui une rencontre a eu lieu. "Les discussions ont porté sur la nécessité de renforcer les relations entre les deux pays et les deux parties ont affirmé leur unité face aux défis communs qui menacent les populations libanaise et syrienne sur le plan politico-économique", précise le CPL.

La délégation a également été reçue par le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, qui a exprimé "l'amitié de la Syrie, de sa population et de ses dirigeants, envers le président libanais, Michel Aoun, et le chef du CPL Gebran Bassil". Le ministre a en outre salué "les positions nationales fermes de M. Bassil, malgré les pressions qu'il subit sur la scène locale et internationale".

Le 12 janvier, une délégation du CPL s'était déjà rendue à l'ambassade de Syrie au Liban. Le CPL, fondé par le président de la République, Michel Aoun, était un farouche opposant au régime syrien durant les années 1990 et la première moitié des années 2000, avant que le parti ne fasse volte-face et ne se rapproche de Damas. M. Aoun s'était même rendu en Syrie en 2008.

Isolé sur la scène politique libanaise, et entretenant des rapports tendus avec le Hezbollah, Gebran Bassil, sanctionné par Washington, chercherait donc à se rapprocher de Damas pour notamment augmenter ses chances d'accéder à la présidence de la République. Un pari loin d'être gagné.

Les relations officielles avec la Syrie sont une question sensible qui divise tant la classe politique que la population au Liban, depuis le début de la guerre civile dans ce pays en 2011. Les forces dites souverainistes au Liban s'opposent à une normalisation des relations avec le régime Assad, alors que celles qui lui sont proches plaident constamment pour un réchauffement des liens avec Damas. Plusieurs ministres libanais pro-Assad se sont déjà rendus dans la capitale syrienne ces dernières années, à titre personnel, mais c'est le gouvernement de Hassane Diab qui avait officialisé ces visites. Une politique que le gouvernement actuel de Nagib Mikati poursuit, même si le Premier ministre affirme attendre un "feu vert de la communauté internationale" avant de se rendre à Damas.

Une délégation du Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil s'est rendue à Damas jeudi où elle s'est entretenue avec des responsables du régime du président Bachar el-Assad. Une visite qui intervient alors que le chef du CPL a récemment affirmé être prêt à se rendre à Damas, officiellement pour évoquer le dossier des réfugiés syriens au Liban. Mais selon certains...