Les négociations avec le FMI s'approfondiront en janvier, affirme le vice-Premier ministre

Le vice-Premier ministre, Saadé Chami, a annoncé jeudi que "les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) s'approfondiront au cours d'une visite d'une délégation du FMI à Beyrouth prévue en janvier", disant espérer la conclusion d'un accord "le plus rapidement possible" pour obtenir une assistance financière, alors que le Liban est enlisé depuis plus de deux dans la pire crise économique et financière de son histoire contemporaine.

A l'issue d'une réunion avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, M. Chami a affirmé, selon des propos rapportés par la présidence sur Twitter, que "les négociations avec le FMI  s'approfondiront davantage lors d'une visite d'une délégation élargie de l'institution à Beyrouth, en janvier prochain". "Nous préparons différents dossiers afin qu'ils soient finalisés pour ces négociations", a-t-il ajouté, espérant qu'"un accord sera conclu le plus rapidement possible". 

Les discussions entre le Liban et le FMI, qui ont redémarré après la formation du cabinet de Nagib Mikati le 10 septembre dernier, sont cruciales pour freiner l'effondrement dans le pays du Cèdre et l'aider à se redresser.

Dans un entretien accordé à l'AFP, le vice-président du Conseil avait également souligné mercredi que les négociations pourraient fournir leurs premiers résultats "concrets" dès "janvier 2022". Ce dernier n’a pas toutefois pas écarté le risque d’éventuels retards liés à l’évolution de la pandémie de Covid-19, une réserve qui interpelle, vu que rien n’interdit que les échanges entre le FMI et l’équipe désignée pour dialoguer avec lui se fassent en visioconférence. Il avait également précisé qu'un "plan de sauvetage économique" sera préparé avec le FMI et envoyé au conseil de l’institution pour approbation, notant la nécessité que le gouvernement démontre "qu'il est vraiment engagé dans les réformes". M. Chami a dans ce cadre indiqué qu’un éventuel programme devra être approuvé par l'équipe ministérielle de Nagib Mikati qui ne se réunit plus depuis octobre sur fond de tensions politiques internes. Le vice-premier ministre avait par ailleurs affirmé "ne pas savoir" si la finalisation de l'audit juricomptable de la Banque du Liban (BDL) sera un préalable nécessaire à un tel accord, une opération que les autorités ont échoué, ne serait-ce qu’à lancer correctement depuis 2020. Le volet juricomptable – opération confiée au cabinet Alvarez & Marsal visant à remonter à l’origine des transactions éventuellement douteuses passant par la banque centrale – a été littéralement saboté jusqu’ici. 

Nagib Mikati avait précisé, de son côté, que la première réunion officielle entre les deux parties était programmée pour le 15 janvier, alors que seules des discussions techniques ont jusqu’à présent eu lieu entre les deux parties. 

Le Liban, qui traverse une des pires crises du monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, a fait défaut sur sa dette en devises en mars 2020, avant de solliciter officiellement le FMI dans l’optique de décrocher une assistance financière.