L'ONU a exhorté mercredi les parties en conflit au Yémen à la désescalade au lendemain d'un rapport de cette organisation avertissant que la guerre dans ce pays aura fait 377.000 morts d'ici la fin de l'année. Le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, et les rebelles houthis alliés à l'Iran sont impliqués dans un conflit depuis 2014, entraînant ce que l'ONU appelle la pire crise humanitaire au monde.
"Il n'y a pas de solution militaire durable au conflit au Yémen", a déclaré l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, selon un communiqué. "Tous les belligérantes doivent désamorcer la violence et donner la priorité aux intérêts des civils plutôt qu'aux victoires militaires", a-t-il indiqué à l'issue d'une tournée régionale, qui comprenait des visites en Arabie saoudite et en Iran.
Dans un rapport publié mardi, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a estimé que la guerre du Yémen, qui dure depuis sept ans, aura causé la mort de 377.000 personnes, victimes directes et indirectes du conflit, d'ici la fin de l'année 2021. Près de 60% des décès, soit environ 227.000 personnes, sont dus aux conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d'eau potable, la faim et les maladies, selon ce document. Cela signifie selon ces estimations que les combats auront fait 150.000 morts à la fin de cette année.
L'émissaire de l'ONU a également déclaré selon le communiqué que les récents développements, y compris la bataille en cours pour la ville stratégique de Ma'rib, ont eu des effets d'entraînement à travers le Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés sur plusieurs fronts. Des sources proches des houthis affirment que près de 15.000 de leurs combattants ont été tués depuis le seul mois de juin près de Ma'rib, dernier bastion majeur du gouvernement dans le nord riche en pétrole. Dans le camp loyaliste, plus de 1.200 combattants ont été tués dans cette zone au cours de la même période, ont indiqué deux responsables militaires à l'AFP.
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