Le rapporteur spécial des Nations unies sur la pauvreté et les droits de l’homme, Olivier De Schutter, qui a clôturé dernièrement une longue visite au Liban, a dénoncé mercredi la récente suppression des subventions sur les médicaments, estimant qu'il s'agissait d'une mesure "irresponsable", et appelé le ministère de la Santé à revenir sur sa décision.
Mardi, le ministère de la Santé a publié la liste des nouveaux prix des médicaments après suppression des subventions. Les prix des médicaments pour les maladies chroniques, des anti-dépresseurs et des tranquillisants, tout comme celui du lait pour enfants, ont littéralement flambé, après cette mesure entrée en vigueur sans pour autant que ne soit résolu le problème des pénuries en pharmacie.
"La suppression des subventions sur les médicaments au Liban, sans plan concernant la façon dont les gens vont désormais pouvoir se les procurer, est prématurée et irresponsable", a tancé M. De Schutter sur Twitter. Les augmentations de prix de certains produits, dont les tarifs ont été multipliés par 5 ou 6, "vont mettre une pression supplémentaire sur un système de soins de santé déjà estropié", a-t-il ajouté. Il a dans ce cadre appelé le ministère de la Santé à revenir sur sa décision. "Le gouvernement a promis de mettre en place un système de filets de sécurité" contre la pauvreté avant de lever les subventions, mais ce plan n'a toujours pas vu le jour, a encore critiqué le responsable onusien.
Le projet de carte d'approvisionnement du gouvernement, étudié depuis des mois, n'a toujours pas été lancé, faute notamment de sources de financement. Malgré ce retard, les autorités ont supprimé les subventions qui étaient jusqu'à présent accordées sur l'importation de nombreux aliments, des carburants et des médicaments.
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