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Un ancien proche de Macron condamné à un an ferme


Un ancien proche de Macron condamné à un an ferme

Alexandre Benalla à son départ du tribunal à Paris, le 5 novembre 2021. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Un ancien proche collaborateur du président français Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été condamné vendredi à trois ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique, notamment pour des violences lors de la manifestation du 1er mai 2018, à l'origine d'un scandale politique retentissant en France.

L'ex-proche collaborateur du président, aujourd'hui âgé de 30 ans et reconverti dans le privé, était poursuivi pour 12 infractions, au premier chef pour "violences en réunion" et "immixtion dans la fonction de policier" lors d'une manifestation en 2018 à Paris.

Présent ce jour-là dans le dispositif des forces de sécurité comme observateur, coiffé d'un casque des forces de l'ordre, cet inconnu du grand public était filmé en train de brutaliser des personnes, en marge d'une manifestation émaillée de violences, en plein coeur du Quartier latin, à Paris.

Plus de trois ans après le "Benallagate", le tribunal a sanctionné le "comportement inadmissible et insupportable au corps social, jetant l'opprobre sur la fonction de policier", de l'ancien proche collaborateur du chef de l'Etat.

"Vous avez été investi d'une certain pouvoir, réel au regard de vos fonctions, supposé du fait de votre proximité avec le président de la République", a déclaré la juge à l'énoncé du jugement.

"Vous avez trahi la confiance qui vous a été faite par cette nomination", a-t-elle poursuivi. Le tribunal a choisi cette peine "au regard de la gravité des multiples faits, des missions que vous exerciez, qui exigeaient de vous rigueur et exemplarité, de votre comportement insupportable au corps social".

La magistrate a souligné le "sentiment d'impunité et de toute-puissance" du prévenu, qui a été en outre reconnu coupable d'avoir utilisé frauduleusement ses passeports diplomatiques après son licenciement, d'avoir fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et d'avoir illégalement porté une arme en 2017.

Alexandre Benalla, qui a protesté de son innocence au cours du procès, a quitté le tribunal sans faire de déclaration.

Un séisme politique

Révélée par le journal du soir Le Monde, l'affaire avait déclenché un séisme politique dont les répliques avaient secoué pendant de longs mois le sommet de l'Etat, de révélations de presse en commissions parlementaires.

Visé depuis par d'autres enquêtes judiciaires, Alexandre Benalla a fait face au tribunal pendant trois semaines, avec son ami et ancien employé du parti présidentiel (La République en marche) Vincent Crase - absent lors du délibéré qui l'a condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis -, ainsi que deux policiers.

Pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à M. Benalla, ces deux derniers se sont eux vus infliger respectivement 5.000 euros d'amende et trois mois de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire.

Le tribunal a estimé que Vincent Crase et Alexandre Benalla avaient commis des "violences illégitimes" sur, au total, cinq personnes. Il a en outre prononcé des peines complémentaires de cinq ans d'interdiction de fonction publique pour Alexandre Benalla et dix ans d'interdiction de port d'arme, tout comme pour Vincent Crase.

MM. Benalla et Crase avaient invoqué un "réflexe citoyen" en "aidant à l'interpellation" de personnes ayant "agressé des policiers" aux termes de l'article 73 du code de procédure pénale, qui autorise dans certaines circonstances un citoyen à appréhender l'auteur d'un délit flagrant. Une "construction intellectuelle", a balayé le tribunal.

Dans son jugement, le tribunal a aussi souligné qu'Alexandre Benalla avait toujours "nié les faits" et tenté de "discréditer" les plaignants, insistant également sur son attitude au cours des investigations, contradictoire avec "l'instinct de gendarme" et la "vertu citoyenne" avancée par le prévenu.

MM. Benalla et Crase ont été condamnés à payer immédiatement 52.000 euros au titre du préjudice et des frais de justice aux parties civiles, dont deux syndicats policiers.

L'avocat des victimes, Me Sahand Saber, s'est lui félicité que le tribunal ait reconnu que ses clients "n'étaient pas des Black block".

Un ancien proche collaborateur du président français Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été condamné vendredi à trois ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique, notamment pour des violences lors de la manifestation du 1er mai 2018, à l'origine d'un scandale politique retentissant en France.L'ex-proche collaborateur du président, aujourd'hui âgé de 30 ans et...