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Dernières Infos - Pédocriminalité dans l'Eglise française

Les évêques reconnaissent "la responsabilité institutionnelle" de l'Eglise

Les évêques reconnaissent

Photo d'illustration AFP

Les évêques de France, réunis dans la ville de Lourdes (sud-ouest), ont décidé vendredi de "reconnaître la responsabilité institutionnelle de l'Église" dans les violences sexuelles subies par des milliers de victimes et la "dimension systémique" de ces crimes, a annoncé leur représentant, Mgr Eric de Moulins-Beaufort.

Ces actes pédocriminels, dont l'ampleur a été mise au jour par le récent rapport d'une commission indépendante, "ont été rendus possible par un contexte général, des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l'Église", a souligné le président de la Conférence des évêques (CEF) français. "Cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation", a-t-il ajouté. En mars, les évêques avaient déjà annoncé que l'Église voulait "assumer sa responsabilité en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances". A la lumière du rapport Sauvé, du nom du président de la commission Jean-Marc Sauvé, elle le dit désormais "de manière plus forte, plus nette, plus catégorique", a insisté Mgr Éric de Moulins-Beaufort. La réunion des évêques, qui avait débuté mardi dans ce lieu de pèlerinage des catholiques du monde entier, doit se poursuivre jusqu'à lundi. "C'est sur cette base commune que nous allons travailler" pour examiner les autres recommandations du rapport, a-t-il ajouté, sans préciser les implications financières de cette reconnaissance de responsabilité.

Les évêques se sont prononcés par un vote sur "cet engagement de responsabilité", selon le porte-parole de la CEF, Hugues Woillemont. C'était l'une des principales recommandations de la commission Sauvé, qui proposait de reconnaître la responsabilité civile et sociale de l'Église "indépendamment de toute faute personnelle de ses responsables".
Selon les travaux de cette commission, quelque 216.000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs (prêtres ou diacres) ou de religieux en France. Elle évalue par ailleurs à environ 3.000 le nombre des prédateurs impliqués en 70 ans. Parmi ses 45 recommandations, elle demande en outre d'individualiser le calcul des sommes dues à chaque victime en fonction des "préjudices subis", préconisant de régler ces montants "à partir du patrimoine des agresseurs et de l'Église de France".

Au lendemain de la publication de ce rapport accablant sur la pédocriminalité au sein de l'Eglise de France, début octobre, le pape François avait exprimé "sa honte", appelant "les catholiques français à assumer leurs responsabilités pour que l'Eglise soit une maison sûre pour tous". 

Les évêques de France, réunis dans la ville de Lourdes (sud-ouest), ont décidé vendredi de "reconnaître la responsabilité institutionnelle de l'Église" dans les violences sexuelles subies par des milliers de victimes et la "dimension systémique" de ces crimes, a annoncé leur représentant, Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
Ces actes pédocriminels, dont l'ampleur a été mise au jour par...