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Auto - Technologie

Des voitures de course autonomes entrent dans l’histoire à Indianapolis

Des voitures de course autonomes entrent dans l’histoire à Indianapolis

Le premier Indianapolis Autonomous Challenge (IAC), réservé aux monoplaces autonomes, s’est déroulé le samedi 23 octobre sur le mythique circuit ovale d’Indianapolis, aux États-Unis. Photo Ed Jones/AFP

Sur le mythique circuit d’Indianapolis aux États-Unis, le samedi 23 octobre, le vainqueur n’était pas un pilote, mais un algorithme qui a mené sa voiture à une vitesse moyenne de 218 km/h au terme d’une compétition historique.

Sur la vitesse moyenne de deux tours lancés, c’est l’équipe allemande de l’Université technique de Münich (TUM) qui s’est adjugé le million de dollars promis aux vainqueurs de ce premier Indianapolis Autonomous Challenge (IAC), réservé aux voitures autonomes. Mais c’est une autre monoplace qui aurait dû l’emporter si l’un des élèves ingénieurs de l’équipe EuroRacing ne s’était pas trompé en codant le logiciel de sa Dallara IL-15. Programmé pour cinq tours au lieu de six, le véhicule a décéléré d’un coup après avoir bouclé le tour le plus rapide de la journée, à 223 km/h. La moyenne des deux derniers tours, seule prise en compte, a chuté, condamnant l’équipe italo-polono-suisse. « J’ai un goût amer dans la bouche », a réagi, dans un sourire contrit, Marko Bertogna, professeur à l’université italienne Unimore et responsable de l’équipe EuroRacing.


Le premier Indianapolis Autonomous Challenge (IAC), réservé aux monoplaces autonomes, s’est déroulé le samedi 23 octobre sur le mythique circuit ovale d’Indianapolis, aux États-Unis. Photo Ed Jones/AFP

Le trophée aura également échappé à la troisième équipe européenne du plateau, PoliMOVE, auteure de la meilleure vitesse de pointe, à 250 km/h, mais dont la voiture a fini le long du rail de sécurité après une double panne de GPS. « Quand vous en arrivez là, vous êtes complètement aveugle », a expliqué, désabusé, Sergio Matteo Savaresi, professeur à l’Université Politecnico de Milan et à la tête de PoliMOVE. Sans pilote, la voiture se repose, en effet, sur des capteurs, des caméras, un radar, mais surtout sur le GPS sans lequel aucun déplacement maîtrisé n’est possible, au point que certains véhicules en embarquent deux.

Comme les pilotes humains

La Dallara IL-15, monoplace utilisée par toutes les équipes, coûte 230 000 dollars, mais avec la technologie embarquée, les organisateurs estiment que chaque véhicule engagé vaut un million de dollars. Les capteurs fournis par le spécialiste Luminar peuvent, par exemple, décrypter une surface d’un cm2 à 250 mètres de distance.


Le premier Indianapolis Autonomous Challenge (IAC), réservé aux monoplaces autonomes, s’est déroulé le samedi 23 octobre sur le mythique circuit ovale d’Indianapolis, aux États-Unis. Photo Ed Jones/AFP

Ces 218 km/h qui ont permis à TUM de triompher, « ce n’est pas si loin de ce que font les pilotes humains » sur un modèle équivalent, explique Alexander Wischnewski, de l’équipe victorieuse. Lors des qualifications de la seule épreuve disputée sur circuit ovale – comme celui d’Indianapolis – du championnat Indy Lights, avec de vrais pilotes sur la même Dallara IL-15, la pole position a été décrochée à 255 km/h. Compte tenu de la météo fraîche et humide, sans temps de chauffage crucial pour les pneus, « je suis vraiment fier de ce qu’on a montré aujourd’hui », note le géant blond de l’écurie TUM.

« Personne ne savait que ces voitures (autonomes) pouvaient aller aussi vite en compétition », appuie Stefano dePonti, directeur général de Dallara USA, qui estime avoir pris part à « un morceau d’histoire ».

Depuis deux ans, les neuf équipes universitaires en compétition se préparaient à une course classique, avec l’ensemble des voitures sur la piste. Mais au dernier moment, les organisateurs ont réduit la voilure pour se contenter de faire passer les monoplaces les unes après les autres, avec mission de réaliser le meilleur chrono lancé sur deux tours. Pourtant, quelques jours auparavant, sur un autre circuit d’Indianapolis, les voitures de TUM, PoliMOVE et EuroRacing ont bien couru toutes ensemble, et il y a eu des dépassements sans intervention humaine. Rendez-vous est déjà pris pour janvier 2022 au CES, le grand Salon annuel de la technologie à Las Vegas, lors duquel une vraie course devrait être organisée avec les mêmes voitures, même si rien n’est encore officiel.


Le premier Indianapolis Autonomous Challenge (IAC), réservé aux monoplaces autonomes, s’est déroulé le samedi 23 octobre sur le mythique circuit ovale d’Indianapolis, aux États-Unis. Photo Ed Jones/AFP

Les constructeurs intéressés

Toute l’industrie des véhicules autonomes suit avec intérêt ce projet, au point que 120 millions de dollars ont été investis dans l’Indianapolis Autonomous Challenge sous diverses formes. Avec le retour sur expérience, les échanges avec les équipes et la publication prochaine d’une partie des algorithmes, elle considère déjà avoir récupéré une partie de son investissement.

Côté public, volontairement limité lors de l’événement à une seule tribune, les spectateurs avaient le sentiment d’avoir vécu un moment unique, comme Patti Aarons qui vient au Motor Speedway depuis qu’elle est toute petite. « C’est vraiment top de voir ce que ces voitures autonomes sont capables de faire avec toute cette technologie, a-t-elle dit. Ça me donne un coup d’adrénaline. J’adore ! »

Thomas URBAIN/AFP

Sur le mythique circuit d’Indianapolis aux États-Unis, le samedi 23 octobre, le vainqueur n’était pas un pilote, mais un algorithme qui a mené sa voiture à une vitesse moyenne de 218 km/h au terme d’une compétition historique.Sur la vitesse moyenne de deux tours lancés, c’est l’équipe allemande de l’Université technique de Münich (TUM) qui s’est adjugé le million de...

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