Rechercher
Rechercher

Culture - Festival

« Les cordes de l’espoir », des vibrations positives en musique

Sept concerts seront donnés du 23 octobre au 25 novembre entre la capitale Beyrouth et la nouvelle église de Baabdate*, avec 24 musiciens étrangers et libanais qui interpréteront un répertoire varié.

« Les cordes de l’espoir », des vibrations positives en musique

Sept concerts et vingt-quatre musiciens invités au festival Les Musicales de Baabdate, du 23 octobre au 25 novembre. Photos DR

Festival de musique classique et contemporaine, Les Musicales de Baabdate, contre vents et marées, continuent leur mission de révélateur de talents aussi bien étrangers que libanais. En cette rentrée placée sous les signes de l’incertitude, de l’angoisse et de l’effondrement socioéconomique, les organisateurs proposent de mettre sous les projecteurs de grands noms de la musique à l’instar du flûtiste Wissam Boustany, de la pianiste Tatiana Primak-Khoury et de la violoncelliste Jana Semaan, sans oublier la présence de l’Orchestre symphonique national libanais. Ainsi que cette encourageante séance du 30 octobre dédiée aux jeunes, vivier pédagogique de l’esprit musical des générations à venir. Dans la liste des interprètes étrangers, tous talentueux et remarquables, la flûtiste à bec danoise Michala Petri sort du rang. De renommée internationale, la musicienne, qui interprétera des opus de J.-S. Bach et Corelli, entre autres, est devenue une muse pour ses nuances de jeu pour plus d’un compositeur contemporain. Elle a remporté également de nombreux succès avec ses enregistrements couronnés de récompenses, dont le prestigieux prix Leonie Sonning. En parallèle des concerts, comme un prolongement aux notes chargées de vie, de paix et d’espoir, la galerie Nadine Fayad présente l’exposition « Harmonie de peintures » de Raouf Rifaï sur les lieux des soirées de Baabdate. Une dizaine de mégatoiles abstraites, acryliques sur canevas, aux couleurs vives et ramagées, peintes entre 2019 et 2021, marieront en toute douceur leurs lignes, courbes, mouvements et représentations aux mélodies, rythmes et cadences…

Une pléiade de musiciens pour donner voix à l’espoir…

L’ouverture du festival se fera en grande pompe le samedi 23 octobre, à 20h, à la nouvelle église de Baabdate (au croisement des rues 21 et 20-B), au son du violoncelle de Jana Semaan accompagnée par le Stratos Piano Quartet autrichien regroupant Katharina Engelbrecht au violon, Magdalena Eber à l’alto, Jan Ryska au violoncelle et Maximilian Flieder au piano. Résonneront des pages panachées entre J.-B. Barrière, R. Schumann, W. A. Mozart et A. Arensky. Un répertoire du monde où la musique est message d’altérité, de communion, de témoignage de souffrance, de rêve d’épanouissement et d’apaisement. Pour le second concert, le 27 octobre, toujours à la nouvelle église de Baabdate, les cordes des violons d’Elena Rindler et Clemens Linder se joindront au violoncelle d’Adèle Bitter et au piano de Holger Groschopp pour faire vivre les mélodies de F. Poulenc, Z. Kodaly, L. von Beethoven et E.W. Korngold. Une légère touche de romantisme et des accents modernes pour une atmosphère musicale feutrée à frontières ouvertes.

Pour prendre le relais et clôturer le mois d’octobre, toujours à Baabdate, dix jeunes musiciens en herbe du Conservatoire national supérieur de musique, « coachés » depuis quelque temps par cinq membres du Deutsche Symphony Orchestra, offriront à l’auditoire un florilège de l’exécution de leur talent naissant. Lors de ce concert groupé de jeunes instrumentistes, on applaudira Eduard Dayan, Emmanuel Sebaali, Jad Mrad, Joseph Semaan, Kevin Kanaan, Marwa Eid, Ramzi Kandalaft, Rita Asdikian, Wiaam Haddad et Yelena Khoury. Le menu de cette soirée sera annoncé ultérieurement sur le site web du festival (https://lesmusicales.org/).

En novembre, changement de décor, puisque le 4, c’est en l’église Saint-Joseph (USJ) que le pianiste Hayk Melikyan donnera la réplique à l’Orchestre philharmonique libanais dirigé par maestro Michel Khairallah. Venu d’Arménie pour une deuxième collaboration avec Les Musicales, le soliste Melikyan interprétera des pages touchées par la grâce des mélodies du pays de Sayat Nova, dont des opus de Komitas, T. Mansurian, A. Babadjanian, mais aussi des partitions du Polonais Gorecki et de l’Estonien A. Part. Pour la houle orchestrale, on écoutera la Symphonie de chambre op. 110 de Chostakovitch en ses cinq mouvements. Une soirée signée par un mélange d’inspiration arménienne et de musique résolument moderne dans ses accents véhéments et passionnés pour ce moment alliant les âmes et les souffles des pays de Grégoire l’Illuminateur et de Tchaïkovski. Retour à la nouvelle église de Baabdate le 11 novembre, où le piano sera roi avec la grande prêtresse libano-ukrainienne du clavier Tatiana Primak-Khoury. Celle-ci officiera avec un menu intense et ambitieux, aux dimensions d’une méditation philosophique. Au programme : quatre pièces pour piano Op. 119 (intermezzos et rhapsodie) de J. Brahms, la Pavane op. 50 de G. Fauré, la Sonate n° 7 op. 83 de S. Prokofiev et les périlleuses et redoutables Études transcendantales n° 10 et 12 de F. Liszt. Sans oublier une partition de Houtaf Khoury, le conjoint de la pianiste, dont elle offrira à l’auditoire ce soir-là la Sonate n° 4, Sham.Pour l’avant-dernier concert, le 18 novembre, à l’église Saint-Élie à Kantari, moment phare avec Michala Petri, la musicienne aux plus de 400 concerts, maîtrisant la flûte à bec accompagnée à la guitare par Lars Hannibal. Des pages de J.-S. Bach, A. Corelli, Christiansen et un superbe solo de guitare pour le Prélude n° 2 de H. Villa-Lobos.

En clôture le 25 novembre, retour aux sources à la nouvelle église de Baabdate avec le flûtiste Wissam Boustany et la pianiste Tatiana Primak-Khoury, deux charismatiques interprètes et amis de cœur du public libanais à qui ils offriront un bouquet d’œuvres innovantes. Ce menu éclectique servira un répertoire composé des œuvres de M. Bonis, C. P. E. Bach, W. Stenhammar, F. Poulenc, W. Gieseking...

Contacté par L’Orient-Le Jour, Wissam Boustany ne cache pas sa joie de retrouver Les Musicales de Baabdate et de jouer auprès de Tatiana Primak-Khoury. « La plupart de mes voyages ces deux dernières années ont dû être reportés. C’est fabuleux que ce festival maintienne ses rendez-vous et, malgré le concours de circonstances, invite musiciens et public. Un acte de bravoure en ces temps durs », applaudit le célèbre musicien, en espérant que « la musique engendre l’espoir, l’amour et la confiance, sentiments aujourd’hui absolument en manque »… « Mais l’amour est un bon virus qui fortifie, libère et aide à surmonter tout ce que la vie nous jette au visage », conclut Boustany, qui se déclare impatient de rejoindre l’intimité des moments de musique au sein du festival libanais.

Entrée libre pour tous les concerts qui commencent à 20h précises. Le port du masque est obligatoire et la distanciation est de rigueur.

Festival de musique classique et contemporaine, Les Musicales de Baabdate, contre vents et marées, continuent leur mission de révélateur de talents aussi bien étrangers que libanais. En cette rentrée placée sous les signes de l’incertitude, de l’angoisse et de l’effondrement socioéconomique, les organisateurs proposent de mettre sous les projecteurs de grands noms de la musique à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut