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Dernières Infos - Enquête sur les explosions au port de Beyrouth

Samy Gemayel soutient les familles des victimes et accuse le Hezbollah

Samy Gemayel soutient les familles des victimes et accuse le Hezbollah

Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel. Photo d'archives ANI

Le chef du parti Kataëb, l'ex-député Samy Gemayel, a affirmé mercredi son soutien au juge Tarek Bitar et aux familles des victimes de l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, accusant le Hezbollah d'entraver l'enquête qui piétine depuis un an en raison de fortes ingérences politiques.

Lors d'une conférence de presse mercredi, le leader chrétien qui se veut fer de lance de l'opposition politique au pouvoir, a critiqué le parti chiite sans détours.

"Nous sommes arrivés à un point où nous avons hypothéqué notre décision au profit de l'Iran, à travers le Hezbollah qui contrôle tous les rouages des institutions étatiques, en passant par les frontières, la justice, le pouvoir et tout le monde agit à ses ordres", a déploré le chef des Kataëb. "Le dernier exemple de l'impunité s'est traduit par le refus (du Parlement) de lever les immunités. Lorsque le juge Tarek Bitar a trouvé une faille, ils en ont trouvé une autre pour lui barrer la route, et cela s'est fait sur ordre du Hezbollah", a accusé Samy Gemayel. "Nous avons espoir dans le juge Bitar, mais Wafic Safa a réussi à suspendre l'enquête, à l'ombre du silence suspect de tous ceux qui sont censés protéger la justice", a-t-il affirmé.

Le juge Bitar a été dessaisi de l'enquête lundi après avoir été officiellement notifié de la plainte déposée par le député et ancien ministre Nouhad Machnouk devant la Cour d'appel de Beyrouth, qui réclame que l'instruction soit confiée à un autre magistrat, le temps que la Cour d’appel statue. La plainte avait été déposée quelques jours après que le magistrat, récemment menacé par le Hezbollah, a fixé la date du 1er octobre pour une nouvelle audience pour l'ancien ministre de l'Intérieur, parallèlement à plusieurs interrogatoires décisifs.

Mercredi dernier, les avocats de l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, poursuivi lui aussi pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements", avaient également présenté une plainte devant la Cour d'appel, afin de réclamer le dessaisissement de M. Bitar. De nombreux responsables, tels que le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, également poursuivi, avaient accusé le juge Bitar de violer la loi, déplorant le fait qu'il ait poursuivi des ministres et affirmant que c'est à la Haute Cour chargée de juger les ministres et le président de la République qu'il incombe de le faire.

Pour dénoncer ces entraves à l'enquête, une centaine de proches des victimes et de manifestants se sont rassemblés aujourd'hui devant le palais de Justice de Beyrouth pour réclamer la vérité sur le drame.

"Nous soutenons la manifestation des familles des victimes de l'explosion au port de Beyrouth et nous poursuivrons notre lutte en faveur de la vérité", a promis le chef des Kataëb. Le parti avait perdu son secrétaire général, Nazar Najarian, lors de l'explosion, le siège de la formation se trouvant à quelques centaines de mètres du port.

Sur un autre plan, Samy Gemayel a estimé qu'il existait un "complot" contre les élections législatives,  annoncées en mars prochain.

"Nous sommes témoins aujourd'hui de tentatives d'empêcher toute reddition de compte à travers les urnes, notamment à travers la volonté d'empêcher le vote des émigrés ou en modifiant la date du scrutin. Il y a un complot contre les législatives et nous mettons en garde les Libanais contre ce que trame le régime en place", a conclu Samy Gemayel.

Plusieurs responsables libanais ont dernièrement affirmé qu'ils tiennent à respecter le droit de la diaspora libanaise à participer aux prochaines législatives, alors que certaines informations circulent sur une possible annulation du droit des émigrés à voter depuis l’étranger, sous prétexte d'un manque de moyens logistiques et financiers. Nombre de Libanais qui accusent la classe au pouvoir de corruption et de mauvaise gestion des crises qui paralysent le pays perçoivent ces élections comme un premier tremplin vers le changement auquel ils aspirent.

Le chef du parti Kataëb, l'ex-député Samy Gemayel, a affirmé mercredi son soutien au juge Tarek Bitar et aux familles des victimes de l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, accusant le Hezbollah d'entraver l'enquête qui piétine depuis un an en raison de fortes ingérences politiques.Lors d'une conférence de presse mercredi, le leader chrétien qui se veut fer de lance de...