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Fin d'une saga : la dirigeante de Huawei quitte le Canada, deux Canadiens libérés en Chine


Fin d'une saga : la dirigeante de Huawei quitte le Canada, deux Canadiens libérés en Chine

La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, le 24 septembre 2021 au Canada. Photo REUTERS/Jesse Winter

C'est une saga diplomatico-judiciaire de trois ans qui s'achève: la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a pris le chemin du retour depuis Vancouver samedi à la faveur d'un accord avec les Etats-Unis, tandis que deux Canadiens ont été libérés de prison en Chine.

Mme Meng, l'ancien diplomate Michael Kovrig et l'homme d'affaires Michael Spavor ont été libérés après des années de détention dans ce qui a été appelé la "diplomatie des otages". Ces "trois dernières années, ma vie a été bouleversée", a déclaré devant la presse Mme Meng, 49 ans, surnommée la "princesse" de Huawei, qui a toujours nié les accusations et a plaidé "non coupable" vendredi. La fille du patron de Huawei a ensuite embarqué à bord d'un avion pour Shenzhen, recouvrant la liberté après trois ans d'assignation à résidence à Vancouver et échappant à une extradition vers les Etats-Unis qui voulaient la juger pour fraude bancaire.

Les deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, détenus en Chine depuis fin 2018 sont quant à eux arrivés au Canada samedi matin, où ils ont été accueillis par le Premier ministre Justin Trudeau. Les deux hommes, relâchés peu après le départ de Meng Wanzhou pour la Chine, ont atterri à Calgary, dans l'ouest du pays. D'après les images diffusées par la chaîne CTV, le Premier ministre les a enlacés sur le tarmac.

"Une épine de moins"

Les "Deux Michael" avaient été arrêtés quelques jours seulement après Mme Meng pour ce qu'Ottawa a qualifié d'accusations d'espionnage "inventées de toutes pièces". Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a rapidement salué la décision des autorités chinoises de libérer les deux Canadiens après leur détention "arbitraire".

Le fait que la libération de MM. Kovrig et Spavor coïncide avec celle de Mme. Meng "confirme bien qu'il s'agissait d'une diplomatie des otages", considère l'ancien ambassadeur canadien en Chine, Guy Saint-Jacques. Selon lui, si les liens entre le Canada et la Chine "ne reviendront probablement pas à ce qu'ils étaient auparavant", la résolution de cette affaire signifie "une épine de moins" dans les relations bilatérales.

Pékin a de sont côté qualifié samedi les accusations portées contre Meng Wanzhou d'inventées, assurant qu'il s'agissait de "persécution politique". "La soi-disant allégation de +fraude+ contre Meng Wangzhou est totalement inventée", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par la chaîne d'État CCTV.

Le départ de Mme Meng pour la Chine est la concrétisation d'un accord spectaculaire rendu public vendredi par un tribunal de New York entre le ministère de la Justice et le mastodonte chinois des télécoms. Lors d'une audience publique du tribunal fédéral de Brooklyn, le représentant du ministère de la Justice David Kessler avait proposé de "reporter" jusqu'au 1er décembre 2022 les "poursuites" engagées depuis fin 2018 contre Meng Wanzhou, notamment pour "complot" en vue de commettre une "fraude bancaire". L'accord, entériné et qualifié de "sérieux" par le tribunal fédéral de Brooklyn - que le Wall Street Journal a été le premier à dévoiler - prévoyait aussi que Washington recommande à Ottawa de faire "libérer" Mme Meng et abandonne de facto toute demande d'extradition.

"Fausses déclarations"

La justice américaine accusait la numéro 2 du géant chinois des télécoms d'avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d'une rencontre à Hong Kong en 2013, à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l'Iran, exposant l'établissement à des sanctions américaines.

Selon le ministère de la Justice, Mme Meng a reconnu qu'elle avait fait à l'époque "de fausses déclarations" et "dissimulé la vérité" au cadre de HSBC sur les "activités de Huawei en Iran". Si l'accord en justice n'est pas contesté ou rompu d'ici le 1er décembre 2022, les poursuites seront définitivement abandonnées, selon Washington.

En Chine, le fait que Mme Meng a reconnu les faits a été effacé d'internet. L'agence de presse d'État Xinhua a déclaré qu'elle rentrait en Chine "grâce aux efforts incessants du gouvernement chinois". Huawei a déclaré samedi dans un communiqué qu'il se "continuera à se défendre" contre les allégations de la justice américaine selon lesquelles il aurait contourné les sanctions contre l'Iran.

C'est une saga diplomatico-judiciaire de trois ans qui s'achève: la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a pris le chemin du retour depuis Vancouver samedi à la faveur d'un accord avec les Etats-Unis, tandis que deux Canadiens ont été libérés de prison en Chine.Mme Meng, l'ancien diplomate Michael Kovrig et l'homme d'affaires Michael Spavor ont été...