Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Enquête sur les explosions du 4 août

Menaces contre Bitar : des juges dénoncent une "situation inédite et dangereuse"

Menaces contre Bitar : des juges dénoncent une

Le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth. Photo ANI

Des magistrats, notamment les membres du Club des juges, se sont réunis vendredi au palais de Justice de Beyrouth afin de condamner les menaces et attaques lancées contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth, dénonçant une situation "dangereuse et inédite". 

Au cours de leur rencontre, les juges présents ont condamné "les campagnes et attaques médiatiques, politiques et confessionnelles" à l'encontre de M. Bitar, qui sont "allées jusqu'à des menaces". Cela constitue, selon eux, une "situation inédite et dangereuse qui entre dans le cadre d'une politique qui veut porter atteinte au pouvoir judiciaire et à l’État de droit". "Nous ne pouvons pas nous taire face aux tentatives d'envoyer des messages politiques et non-politiques à un juge, quel qu'il soit, et via n'importe quel moyen", ont ajouté les magistrats, qui ont estimé que "toute attaque contre un juge est considérée comme une attaque contre le pouvoir constitutionnel dans son ensemble". Ils ont dès lors demandé au procureur général près la cour de cassation, Ghassan Oueidate, d'engager "des poursuites rapides et sérieuses" contre toute personne s'en prenant aux magistrats. 

Plus tôt dans la journée, des proches de victimes de la double explosion et des activistes avaient déjà manifesté en signe de solidarité avec Tarek Bitar, devant le palais de Justice. 

Selon des propos rapportés initialement par le journaliste Edmond Sassine, de la chaîne LBCI, Wafic Safa, responsable du comité de coordination du Hezbollah aurait dit en début de semaine au juge Bitar : "Nous en avons assez de toi. Nous irons jusqu'au bout avec les moyens légaux, et si cela ne fonctionne pas, nous allons te déboulonner". Des menaces confirmées par plusieurs sources à L'Orient-Le Jour. Réagissant à ces informations, le procureur Oueidate avait demandé mardi au juge Bitar de lui adresser un rapport écrit à ce sujet, tandis que le ministre de la Justice Henry Khoury avait assuré le juge de son soutien. La double explosion au port de Beyrouth a tué au moins 214 personnes, fait plus de 6.500 blessés et détruit de nombreux quartiers de la capitale. La déflagration a été causée par un incendie qui a touché un hangar, où étaient stockés des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium depuis 2014, sans mesures de sécurité. Selon plusieurs observateurs, cette cargaison aurait été sous contrôle du Hezbollah, et destinée à alimenter les barils d'explosifs utilisés par le régime syrien de Bachar el-Assad contre les rebelles et les populations civiles. Le Hezbollah a toujours démenti ces accusations, et son chef Hassan Nasrallah critique régulièrement le juge Bitar, l'accusant de politiser l'enquête.

Des magistrats, notamment les membres du Club des juges, se sont réunis vendredi au palais de Justice de Beyrouth afin de condamner les menaces et attaques lancées contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth, dénonçant une situation "dangereuse et inédite". Au cours de leur rencontre, les juges présents ont condamné "les campagnes...