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Dernières Infos - Enquête sur les explosions au port de Beyrouth

Des proches des victimes dénoncent les menaces à l'encontre de Bitar

Des proches des victimes dénoncent les menaces à l'encontre de Bitar

Le port de Beyrouth après l'explosion du 4 août 2020. Photo d'archives AFP

Des proches des victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth ont organisé un sit-in vendredi devant le palais de Justice à Beyrouth, pour dénoncer les menaces du Hezbollah et les manoeuvres de la classe politique à l'égard du juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur ces explosions.

"Les menaces de Wafic Safa (chef de la sécurité du Hezbollah) contre le juge Bitar constituent une attaque contre le pouvoir judiciaire et une ingérence dans son travail", a affirmé William Noun, frère de l'une des victimes. Les proches ont proclamé leur soutien au juge et déploré que "la classe politique complote contre lui depuis qu'il s'est rapproché de la vérité". Wafic Safa avait menacé de "déboulonner" M. Bitar, qu'il accuse de politiser l’enquête.

L'avocat du député et ex-ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, poursuivi pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements", a déposé une plainte vendredi devant la Cour d'appel de Beyrouth pour réclamer le désaississement de Tarek Bitar, selon plusieurs médias locaux.  Mercredi déjà, les avocats de l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, lui aussi poursuivi dans cette affaire, avaient également présenté une plainte similaire contre le juge qu'ils accusent de "suspicion légitime".

Bien avant M. Bitar, un autre juge, Fadi Sawan, avait été démis de l'enquête après un recours pour suspicion légitime présenté par deux députés du mouvement Amal, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, également mis en accusation dans ce dossier.

Dans ce contexte, M. Noun s'est indigné du fait qu'"aucune position n'ait été prise par l'Etat libanais suite à cette attaque contre le pouvoir judiciaire". De son côté, le porte-parole des proches des victimes, Ibrahim Hoteit, a appelé  la présidente de la sixième chambre de la Cour de cassation, la juge Randa Kfoury, qui doit trancher sur la plainte de M. Fenianos, à prendre une position juste dans cette affaire.

La double explosion au port de Beyrouth a tué au moins 214 personnes, fait plus de 6.500 blessés et détruit de nombreux quartiers de la capitale. La déflagration a été causée par un incendie qui a touché un hangar, où étaient stockés des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium depuis 2014, sans mesures de sécurité. Selon plusieurs observateurs, cette cargaison aurait été sous le contrôle du Hezbollah, et destinée à alimenter le régime syrien de Bachar el-Assad, son allié, pour les barils d'explosifs qu'il utilisait contre les rebelles et les populations civiles. Le Hezbollah a toujours démenti ces accusations, et Hassan Nasrallah, chef de ce parti, critique régulièrement M. Bitar et l'accuse de politiser l'enquête.

Plus d'un an après le drame, l'enquête locale n'a pas donné de résultats, de nombreux responsables refusant de comparaître, alors que des composantes de la classe dirigeante, qui avaient rejeté une enquête internationale, sont accusées de tout faire pour torpiller l'investigation.

Des proches des victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth ont organisé un sit-in vendredi devant le palais de Justice à Beyrouth, pour dénoncer les menaces du Hezbollah et les manoeuvres de la classe politique à l'égard du juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur ces explosions."Les menaces de Wafic Safa (chef de la sécurité du Hezbollah) contre le juge Bitar...