L'offensive des houthis à Marib "doit cesser", demande le nouvel émissaire de l'ONU

L'offensive menée par les rebelles houthis dans la province de Marib dans le nord du Yémen "doit cesser", a affirmé vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU le nouvel émissaire de l'Organisation pour ce pays, le Suédois Hans Grundberg.

"Les civils, y compris les nombreuses personnes déplacées à l'intérieur du pays qui ont cherché refuge à Marib, vivent dans la peur constante de la violence et de nouveaux déplacements. L'ONU et la communauté internationale ont été clairs dans leur message: l'offensive doit cesser", a déclaré le responsable qui vient de prendre ses fonctions. Cette offensive dans la région de Marib est menée depuis le début de l'année 2020 et a "fait des milliers de morts parmi les jeunes Yéménites", a rappelé l'émissaire. "Les combats doivent cesser, un terme doit être mis à la violence", a-t-il insisté.

Dernier bastion du pouvoir dans le nord du pays ravagé par la guerre, la province de Marib est régulièrement le théâtre de violents affrontements. "Le processus de paix est au point mort depuis trop longtemps", a aussi déploré Hans Grundberg. "Les parties au conflit n'ont pas discuté d'un règlement global depuis 2016", a-t-il noté, en indiquant qu'il allait entamer prochainement une tournée des acteurs du conflit. Il a précisé qu'il se rendrait bientôt en Arabie Saoudite pour rencontrer le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, et qu'il prévoyait de voir aussi les houthis. Des entretiens sont aussi projetés avec des responsables saoudiens, omanais, émiratis, koweïtis, iraniens et égyptiens, a-t-il indiqué.

Après la réunion, Hans Grundberg a confié à l'AFP qu'il entendait aussi bien sûr rencontrer des responsables américains pour tenter de pousser à une fin de la guerre au Yémen. Les Etats-Unis soutiennent dans le conflit l'Arabie Saoudite, impliquée sur le terrain à la tête d'une coalition arabe en appui du gouvernement yéménite. "Il y a un besoin pour des discussions sérieuses et franches sur l'avenir du Yémen qui devraient se tenir sans préconditions", a dit l'émissaire lors d'une rencontre avec quelques journalistes. Cette dernière mention a été aussi soulignée dans une courte déclaration adoptée par le Conseil de sécurité lors de sa réunion. Les membres du Conseil affirment "leur attente que les parties continuent à s'engager et à se rencontrer avec l'Envoyé spécial des Nations unies et entre elles sous les auspices de l'ONU, de bonne foi et sans conditions préalables", indique leur déclaration.

Le conflit au Yémen, déclenché en 2014 par une offensive des rebelles, a tué des dizaines de milliers de personnes selon des ONG, et mené des millions d'autres au bord de la famine.