Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - France

Ouverture du procès d'un trafic international d'ivoire et de cornes de rhinocéros


Ouverture du procès d'un trafic international d'ivoire et de cornes de rhinocéros

Des défenses d'éléphants saisies au au Tchad en 2014. Photo d'illustration AFP / Marco Longari

Le procès d'un réseau international de trafic d'ivoire et de cornes de rhinocéros s'est ouvert lundi matin en France avec neuf prévenus vietnamiens, britanniques et chinois, dont des membres des "Rathkeale Rovers", un groupe criminel issu de la communauté irlandaise des gens du voyage. Pour l'association Robin des Bois, qui s'est portée partie civile, c'est "l'internationale des fossoyeurs d'éléphants et de rhinocéros" qui est jugée jusqu'à mercredi.

Seuls trois des neuf prévenus, âgés de 29 à 58 ans, se sont présentés lundi matin devant le tribunal à Rennes (ouest). Deux sont en fuite et les autres sont représentés par leurs avocats.

L'affaire a débuté par un simple contrôle douanier dans la nuit du 10 au 11 septembre 2015 sur une route du centre-ouest de la France. A bord de la BMW, les douaniers ont découvert quatre défenses d'éléphant d'Afrique de 42,6 kg et 32.800 euros en espèces. Les passagers, qui se disaient brocanteurs, se sont révélés être des membres d'un groupe de délinquance itinérante connu sous le nom de "Rathkeale Rovers" (les vagabonds de Rathkeale), du nom du village irlandais du comté de Limerick (sud-ouest) où ils sont basés. A partir des premières arrestations de 2015, les douaniers français ont mis au jour deux réseaux de trafic international d'ivoire brut et de corne de rhinocéros vers le Vietnam et la Chine, tous deux en relation avec les "Rathkeale Rovers". Durant leurs investigations, les douaniers ont découvert plusieurs ateliers de transformation de cornes et de défenses, un fait totalement inédit sur le territoire français. Les cornes de rhinocéros étaient transformées en poudre, copeaux, billes ou pointes pour être exportées et vendues plus facilement en Chine. Une corne de près de 15 kilos a été saisie durant l'enquête, ainsi qu'une quarantaine de défenses d'éléphant.

"Au moment des faits, la valeur du kilo d'ivoire au détail sur le marché asiatique était autour de 5.000 dollars (4.200 euros) par kilo et la corne de rhinocéros se négociait au détail 1.000 dollars (840 euros) le gramme", note l'association Robin des Bois dans un communiqué, qui dénonce "le braconnage avec ses cruautés" généré par ce trafic.

Les prévenus encourent une peine de 10 ans d'emprisonnement.

Lors de la première journée d'audience, l'un des principaux suspects vietnamien, David Ta, s'est présenté comme un simple collectionneur, philanthrope de surcroît, peinant quelque peu à convaincre le tribunal. Le chef d'entreprise de 51 ans, spécialisé dans l'exportation d'antiquités et de parfums, était un gros acquéreur de défenses brutes d'éléphants dans les ventes aux enchères. Mais M. Ta, qui a vanté à la barre son "plaisir de la collection", ne procédait pas qu'à des achats légaux, selon les enquêteurs. Lors de la perquisition de son domicile en banlieue parisienne en mai 2016, 14 défenses d'éléphants d'Afrique ont ainsi été découvertes cachées sous une palette et une couverture, sans document justificatif valide.

Le commerce et l'exportation d'espèces menacées d'extinction sont strictement encadrés par la convention de Washington de 1975, connue sous le nom de CITES.

A partir des photos contenues dans le téléphone de M. Ta, les enquêteurs ont aussi dénombré 62 défenses ayant transité par son entreprise entre novembre 2015 et avril 2016. D'autres photos de défenses ont également été localisées au Vietnam grâce aux coordonnées GPS du téléphone. "Ça, ça ne prouve rien", a lâché le prévenu, soulignant que ces photos pouvaient lui avoir été envoyées par des amis vietnamiens. "Ça prouve qu'il y a des correspondants au Vietnam avec lesquels vous ne parlez pas que cosmétiques et pendules", a rétorqué le président. "C'est un peu édifiant".


Le procès d'un réseau international de trafic d'ivoire et de cornes de rhinocéros s'est ouvert lundi matin en France avec neuf prévenus vietnamiens, britanniques et chinois, dont des membres des "Rathkeale Rovers", un groupe criminel issu de la communauté irlandaise des gens du voyage. Pour l'association Robin des Bois, qui s'est portée partie civile, c'est "l'internationale des fossoyeurs...