Aoun souhaite compter sur une coopération avec l'ONU pour "alléger les souffrances des Libanais"

Le président Michel Aoun a discuté lundi avec la coordinatrice spéciale adjointe des Nations unies pour le Liban, Najat Rochdi, des moyens de traiter les crises protéifornes qui sévissent au Liban grâce à une éventuelle coopération avec l'organisation internationale.

Selon un communiqué publié par le bureau de presse de la présidence, l'entretien a porté sur "une coopération avec les organisations affiliées à l'ONU, notamment celles concernées par les affaires humanitaires". M. Aoun a assuré qu'il oeuvrait à "alléger les souffrances des Libanais au vu des circonstances difficiles", insistant sur le "rôle des organisations internationales".

Pour sa part, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, s'est entretenu avec une délégation de l'Union européenne dirigée par le vice-président chargé des affaires étrangères, Pedro Marques, en présence du ministre libanais sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. Les responsables ont abordé "la situation globale dans le pays, ainsi que la nécessité de tenir des élections législatives transparentes et de former un gouvernement le plus tôt possible, afin de suivre la mise en œuvre des réformes requises", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).  

La délégation européenne a également été reçue par la vice-présidente du gouvernement sortant, Zeina Acar, qui est également ministre de la Défense et des Affaires étrangères par intérim. Lors de cette réunion, Mme Acar et les eurodéputés ont discuté des élections de 2022 et notamment du scrutin pour la diaspora ainsi que des réfugiés syriens au Liban. La ministre libanaise a, à ce sujet, souligné la nécessité que Bruxelles augmente ses aides aux pays-hôtes des réfugiés, dont le Liban. Elle a également appelé l'UE à "envoyer au Liban des aides humanitaires et en matière d'éducation" pour aider le pays à faire face à la crise.

Une délégation du Groupe socialiste et démocrate au Parlement européen est en visite à Beyrouth depuis samedi dans le but de "soutenir le rétablissement économique et social du Liban et d’encourager les factions politiques à mettre de côté leurs intérêts à court terme pour former rapidement un nouveau gouvernement".

La communauté internationale s'active depuis des mois pour aider le Liban et inciter les autorités à assumer leurs responsabilités face à l'effondrement du pays, qui demeure sans gouvernement actif depuis plus d'un an. Les tractions entre M. Aoun et le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, semblent toujours parsemées d'embûches, la querelle portant entre autres sur l'attribution de certains portefeuilles juteux, qui pourraient jouer un rôle crucial dans la prochaine phase de la crise, ainsi que la volonté de détenir un tiers de blocage que la présidence convoiterait malgré ses démentis. Les législatives prévues en mai 2022 sont perçues par nombre de Libanais qui accusent la classe au pouvoir de corruption et d'incompétence comme un premier tremplin vers le changement. Entre-temps, les crises et les pénuries de toutes sortes continuent de s'aggraver et paralysent des secteurs vitaux.