Des proches des victimes et des journalistes agressés près de Aïn el-Tiné dans la nuit

Plusieurs proches des victimes des explosions du 4 août 2020 au port de Beyrouth ainsi que trois photojournalistes ont été battus par des individus en civil près de la résidence du président du Parlement Nabih Berry, à la veille d'une séance de la Chambre centrée sur l'enquête en cours sur le drame.

Selon plusieurs sources proches du mouvement de contestation populaire déclenchée le 17 octobre 2019, des hommes en civils, qui seraient des agents de la garde du Parlement ou des gardes du corps du président de la Chambre, s'en sont violemment pris à des proches des victimes et ont battu plusieurs personnes, dont les photojournalistes Hussam Chbaro, Hussein Beydoun et Zakaria Jaber. 

Les proches des victimes s'étaient rassemblées dans la nuit près de Aïn el-Tiné afin de contester la séance parlementaire qui se tient ce matin au palais de l'Unesco, afin d'étudier une éventuelle inculpation de trois députés devant la Chambre, pour leur responsabilité présumée dans l'explosion au port. Mais les familles, ainsi que de nombreux observateurs, critiquent cette procédure et estiment qu'elle vise à contourner l'enquête en cours menée par le juge Tarek Bitar. La séance doit s'ouvrir à 11h, mais le quorum pour sa tenue ne sera vraisemblablement pas atteint, plusieurs députés ayant annoncé leur intention de boycotter la réunion.

Ce matin, les forces de l'ordre ont bloqué les accès menant au palais de l'Unesco, a constaté notre journaliste sur place, Mohammad Yassine. Les familles des victimes ont, elles, commencé à se regrouper dans le secteur afin d'entamer leur mouvement de contestation.

Photo Mohammad Yassine