Tout au long de la journée de lundi, les médias se demandaient, avec une certaine fébrilité, si le Premier ministre désigné comptait se rendre à Baabda. Finalement, la septième réunion a eu lieu hier, mais les informations sur son contenu sont restées rares.
Les milieux proches du chef de l’État se veulent toutefois plutôt optimistes. Pour eux, l’essentiel est qu’entre Michel Aoun et Nagib Mikati, il y ait un point commun : la volonté réelle de former un gouvernement au plus vite.
Pour ces milieux, quels que soient les obstacles qu’il faut encore surmonter, le souci de trouver des solutions reste prioritaire dans les entretiens entre le chef de l’État et le président du Conseil désigné, et les échanges entre eux sont cordiaux, loin de toute volonté de défier l’autre ou de le mettre au pied du mur. Selon les milieux proches de Baabda, jusqu’à présent, les discussions sont restées dans les généralités. Elles commencent désormais à aborder le schéma général du nouveau gouvernement. Au cours des précédentes rencontres, il a été essentiellement question de la classification des différents portefeuilles en quatre catégories selon leur importance : il y a ainsi les ministères régaliens (la Défense, l’Intérieur, les Affaires étrangères et les Finances), les ministères principaux (les Télécommunications, l’Énergie, les Travaux publics et les Transports, l’Éducation, la Santé et la Justice), les ministères importants (les Affaires sociales, l’Industrie, l’Agriculture, le Tourisme, le Travail, et l’Économie et le Commerce) et enfin ceux qui sont de moindre importance (l’Information, la Culture, la Jeunesse et les Sports, le Développement administratif, l’Environnement et les Déplacés). Pour le chef de l’État, l’équilibre confessionnel et politique doit être respecté dans chacune des catégories, et la rotation, si elle a lieu, devra se faire à tous les niveaux. Si cette règle est respectée, il sera plus facile de passer à l’étape du choix des noms.
Toujours selon les milieux proches de la présidence, la première étape consiste donc à s’entendre sur un partage équilibré des portefeuilles dans toutes les catégories. Ensuite, il faudra entrer dans les détails. Concernant par exemple le ministère de l’Intérieur et des Municipalités, son importance n’est pas liée aux prochaines élections, comme l’affirment de nombreux analystes, mais au fait qu’il chapeaute toute l’administration et en fin de compte l’ensemble de l’appareil de l’État. Le chef de l’État aurait sans doute préféré que le principe de la rotation des portefeuilles soit adopté, mais si d’autres parties s’y opposent, il n’y restera pas attaché. Ce qu’il souhaite, précisent les mêmes milieux, c’est qu’une personnalité crédible et capable de dynamiser la fonction publique puisse prendre en charge ce ministère-clé, ne serait-ce que sur les plans administratif et sécuritaire. Même chose pour le portefeuille de la Justice qui revêt désormais la plus grande importance puisque, sans une justice équitable et crédible, on ne peut pas initier de véritable réforme et regagner la confiance des citoyens.
Concernant l’attribution du portefeuille des Finances à la communauté chiite, les milieux proches de la présidence insistent sur le fait qu’il n’y a aucune disposition de ce genre dans la Constitution, ni concernant les Finances ni concernant un autre portefeuille régalien. Malgré cela, si le Premier ministre désigné, qui a la responsabilité de former le gouvernement en accord avec le chef de l’État, souhaite l’attribuer à la communauté chiite, il n’y a pas de problème. Mais il faudrait choisir une personnalité qui puisse redonner confiance à la communauté internationale. À cet égard, les milieux proches de la présidence précisent que Aoun n’a aucun problème avec le nom qui circule actuellement dans les médias, à savoir le Dr Youssef Khalil. Mais ce dernier occupe depuis des années le poste de chef des opérations à la banque centrale et pourrait être entendu dans le cadre de l’audit juricomptable en sa qualité de proche collaborateur du gouverneur de la Banque du Liban. Il faudrait donc voir si cela pourrait affecter sa désignation. Apparemment, selon des sources proches de Aïn el-Tiné, le président de la Chambre serait ouvert à la discussion à ce sujet.
L’exposé de tous ces détails est utile pour montrer que, jusqu’à présent en tout cas, aucun obstacle n’est considéré à Baabda comme insurmontable, et le sentiment qui y prévaut est la conviction qu’un nouveau gouvernement peut être formé avant la fin du mois d’août. Toujours selon les milieux proches de la présidence, la formation d’un nouveau gouvernement, si elle se fait, constituera le début d’un processus de redressement qui devrait être long et difficile, mais, au moins, le premier pas sera effectué. Il devrait aussitôt être suivi du début des négociations avec le FMI, qui devraient être menées, selon l’article 52 de la Constitution, sous la houlette du chef de l’État. Le temps presse donc et il faudrait agir vite, d’autant que le Liban a actuellement une dette publique de 158 milliards de dollars, alors que les conditions de vie des Libanais se détériorent de jour en jour.
À ceux qui lui demandent s’il regrette d’avoir accédé à la présidence de la République, Aoun répondrait, selon les mêmes milieux, par la négative, mais il ajouterait qu’il est très malheureux de voir où en est le pays et ce que vivent actuellement les Libanais. Pour ces mêmes milieux, il y a eu un concours de circonstances désastreux, alors que le mandat avait plutôt bien commencé avec la guerre du jurd (de Ersal et de Qaa) qui avait mis fin à l’infiltration des cellules terroristes au Liban, avec aussi l’entente relative entre les sunnites et les chiites, qui a mis fin aux années de tiraillements dans la foulée de la guerre en Syrie, avec encore l’adoption d’une loi sur le budget après des années de dépenses publiques sur la base du douzième provisoire, etc. Mais les événements se sont précipités : les déplacés syriens qui devaient en principe rentrer chez eux sont restés au Liban, et ils sont désormais près de 1 850 000 personnes, selon les derniers recensements. De même, les voies de passage avec la Syrie se sont quasiment fermées après l’adoption de la loi César, alors que ce pays constitue la porte du Liban vers le monde arabe. La pandémie de Covid-19 a ensuite frappé le Liban et il y a eu enfin la terrible double explosion au port de Beyrouth. Il ne faut pas non plus oublier les mesures prises sur le plan international (et régional) pour affaiblir le Hezbollah et qui ont une répercussion sur l’ensemble du pays. Tous ces facteurs accumulés ont mis les Libanais dans cette situation dramatique, alors que la corruption qui sévit dans le pays depuis des années en a gangrené toutes les institutions, au point que celles-ci sont paralysées au moment où les Libanais ont le plus besoin d’elles. Toutefois, dans le dictionnaire de Michel Aoun, précisent les milieux proches de la présidence, le découragement n’existe pas...
Les milieux proches du chef de l’État se veulent toutefois plutôt optimistes. Pour eux, l’essentiel est qu’entre Michel...
commentaires (4)
Foutaises ! Ce président protège consciemment un organisme terroriste iranien et il nous a foutus dans la M,,,e et le cauchemar absolu sans le moindre scrupule .
Wow
12 h 22, le 12 août 2021