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Les incendies font rage en Turquie et en Grèce, transformée en "poudrière"


Les incendies font rage en Turquie et en Grèce, transformée en

Un pompier volontaire tentant d'éteindre un feu de forêt à Varympompi, dans la banlieue-nord d'Athènes, le 3 août 2021. Photo REUTERS / Costas Baltas

Plusieurs régions de Grèce continuaient de flamber vendredi, après une semaine de canicule qui a transformé le pays en "poudrière", alors que la Turquie affrontait une situation tout aussi critique.

D'épaisses volutes de fumée s'échappaient toujours vendredi soir d'un important foyer qui s'était déclaré mardi au nord d'Athènes et a repris avec virulence depuis jeudi au pied du mont Parnès. "Nous étouffons de nouveau car il y a une reprise violente du feu", a déclaré vendredi soir Spyros Vrettos, le maire d'Acharnes, une commune à 30 km d'Athènes. "Nous sommes très inquiets", a-t-il dit sur Skai TV, alors que le feu prenait de l'ampleur et s'étendait vers le nord-est.

Le village d'Afidnes a flambé toute la nuit, laissant un spectacle de désolation, voitures calcinées, maisons détruites, arbres brûlés, ont constaté des journalistes de l'AFP. Non loin, à Krioneri, les flammes ont brûlé maisons, entreprises et usines. "Le feu est incontrôlable. Je n'ai pas envie de partir, toute ma vie est ici", raconte, émue, Vassiliki Papapanagiotis.

Une partie de l'autoroute reliant le nord au sud du pays y a été coupée par précaution tandis que 2.000 migrants ont été évacués du camp proche de Ritsona. Au moins 450 pompiers grecs s'efforçaient de venir à bout du feu, aidés de moyens aériens et terrestres, et de renforts français, suédois, roumains, suisses, israéliens et chypriotes.

"Situation critique"

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a qualifié la situation d'"extrêmemement critique" face aux dizaines d'incendies qui ravagent la Grèce depuis le 27 juillet sous l'effet de températures caniculaires. "Nous affrontons des conditions sans précédent alors que plusieurs jours de canicule ont transformé tout le pays en poudrière", a-t-il ajouté jeudi soir dans une allocution télévisée.

Un rapport préliminaire de l'ONU auquel l'AFP a eu accès qualifie le pourtour méditerranéen de "point chaud du changement climatique" qui connaîtra d'importantes vagues de chaleur et de sécheresse ainsi que des incendies alimentés par une hausse des températures. Avec un mercure oscillant entre 40 et 45 degrés, la Grèce et la Turquie traversent une canicule exceptionnelle, la "pire" pour les Grecs en trois décennies, selon M. Mitsotakis.

Dans les deux pays voisins, les forêts flambent depuis dix jours, le feu dévastant habitations et entreprises, et forçant à l'évacuation de centaines d'habitants et de touristes.

Du côté turc de la mer Egée, 208 feux ont été dénombrés depuis fin juillet, dont 12 étaient toujours en cours vendredi et 196 ont été maîtrisés, selon la présidence turque. Du côté grec, le vice-ministre de la Protection civile, Nikos Hardalias a estimé que 56 des 99 feux dénombrés la veille étaient toujours actifs vendredi.

Huit personnes sont mortes et des dizaines hospitalisées dans le sud de la Turquie. En Grèce, un habitant du nord d'Athènes a été tué par la chute d'un poteau électrique et un industriel est mort d'un arrêt cardiaque dans son usine de Krioneri alors que tout brûlait autour. 18 personnes ont été blessées, dont deux pompiers volontaires dans un état critique.

"Un moment très triste"

"C'est un moment très triste", a confié à l'AFP Konstantinos Konstantinidis, un habitant de Kourkouloi, l'un des 20 villages évacués de l'île grecque d'Eubée, à 200 km à l'est d'Athènes. Dans le sud du Péloponnèse, dans la ville touristique de Gytheio, 5.000 habitants et touristes ont été aussi priés de quitter leur logement et de se diriger vers une ville voisine, selon la chaîne de télévision publique ERT.

En Turquie, sur le port d'Oren, Hulusi Kinic a refusé jeudi de suivre les centaines de villageois évacués par la mer des abords de la centrale thermique de Milas, dans le sud-ouest du pays. "Où voulez-vous qu'on aille à notre âge?", demande le retraité de 79 ans.

Le feu qui s'était approché dangereusement de la centrale thermique locale, dont l'enceinte abrite des milliers de tonnes de charbon, a été éteint, selon la municipalité de Mugla.

La lutte se poursuivait vendredi dans cinq provinces de Turquie, dont les régions touristiques d'Antalya et de Mugla, où d'autres évacuations ont eu lieu, selon la chaîne NTV. A Athènes, des SMS d'alerte prévenaient les voyageurs et les Grecs du "danger extrême d'incendies dans les prochains jours".

Les autorités interdisent "l'accès aux forêts et zones forestières" et conseillent d'"éviter tout déplacement" en raison de la pollution atmosphérique dans la capitale grecque. L'observatoire d'Athènes a prévenu que la qualité de l'air y était "mauvaise". Le visage couvert pour se protéger des particules nocives, quelques touristes ont bravé l'atmosphère étouffante pour grimper à l'Acropole, avant sa fermeture à midi pour cause de canicule.

Plusieurs régions de Grèce continuaient de flamber vendredi, après une semaine de canicule qui a transformé le pays en "poudrière", alors que la Turquie affrontait une situation tout aussi critique.D'épaisses volutes de fumée s'échappaient toujours vendredi soir d'un important foyer qui s'était déclaré mardi au nord d'Athènes et a repris avec virulence depuis jeudi au pied du mont...