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Dernières Infos - EXPLOSIONS AU PORT DE BEYROUTH

Le Hezbollah se défend après avoir signé la pétition parlementaire

Le Hezbollah se défend après avoir signé la pétition parlementaire

Les silos éventrés du port de Beyrouth, le 14 juin 2021, près d'un an après la gigantesque explosion meurtrière du 4 août 2020. Photo AFP / PATRICK BAZ

Le Hezbollah s'est défendu dimanche face aux critiques d'une frange de l'opinion publique après que certains de ses députés ont signé une pétition visant à contourner la levée des immunités parlementaires réclamée par le juge d'instruction près la cour de justice Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020.

Il y a quelques jours, une campagne avait été lancée sur les réseaux sociaux contre les députés signataires, sous les hashtag #députés_du_nitrate et #députés_de_la_honte. Les noms et photos de ces parlementaires étaient largement diffusées à côté d'une représentation de la déflagration, tandis que de nombreux journalistes et activistes ont dénoncé leur tentative de contourner la justice. La déflagration au port s'était produite à la suite d'un incendie dans le hangar n°12 du port de Beyrouth, où étaient stockées depuis des années 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, sans mesures de sécurité.

"Nous avons exprimé notre attachement à l'entière vérité, près d'un an après le début de l'enquête (...)", a rappelé le député Hassan Ezzeddine, au nom du groupe parlementaire du Hezbollah dans un communiqué. "Le juge d'instruction a envoyé au Parlement une demande de levée d'immunité pour certains élus et ministres, mais la requête n'a pas convaincu le bureau de la Chambre et la commission parlementaire de l'Administration et de la Justice. C'est pour cela qu'ils ont réclamé des clarifications supplémentaires", a expliqué M. Ezzeddine. "Mais lorsque le juge a refusé, le bureau du Parlement a eu recours à la Constitution et aux lois pour traiter ce genre de situation. Et sachant que la Chambre réclame la vérité, elle a usé de ses prérogatives en signant une pétition d'accusation à l'encontre des suspects afin que celle-ci soit transmises à la Haute cour de justice qui juge les présidents et ministres. Il est de notre droit d'emprunter cette voie, et personne ne peut l'entraver dans le but de détourner l'enquête pour des objectifs connus qui ne servent pas la vérité", a conclu le député chiite.

Mercredi, plusieurs députés, notamment affiliés à la formation parlementaire de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, ont finalement retiré leur signature de cette pétition, après le tollé provoqué par cette démarche au sein d'une population qui continue de réclamer justice, près d'un an après le drame. Il ne resterait donc plus désormais que 21 signatures sur cette pétition, qui vise à contourner la justice en enclenchant la procédure de mise en accusation, par la Chambre cette fois, des trois députés et anciens ministres, Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, ainsi que de l'ex-ministre Youssef Fenianos. Le juge Tarek Bitar avait demandé la levée de leur immunité pour les inculper et engager des poursuites pour "éventuelle intention d'homicide" et "négligence et manquements". Il est depuis confronté à des tentatives d'obstruction de la part de la classe politique. Les députés, réunis le 10 juillet en commissions, n’avaient pas statué sur la requête du juge Bitar, et avaient requis davantage de documents, ce que ce dernier avait refusé, arguant du secret de l'instruction. Jeudi, la Chambre a demandé à la justice de mettre un terme aux critiques dont elle est l'objet.

Le Hezbollah s'est défendu dimanche face aux critiques d'une frange de l'opinion publique après que certains de ses députés ont signé une pétition visant à contourner la levée des immunités parlementaires réclamée par le juge d'instruction près la cour de justice Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020.Il y a...