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Après l'incendie de Nassiriya, démissions en cascade de directeurs d'hôpitaux

Après l'incendie de Nassiriya, démissions en cascade de directeurs d'hôpitaux

Des Irakiens se rassemblent devant un hôpital brûlé à Nassiriya en Irak. Photo AFP/ Asaad Nazi

Plusieurs directeurs d'hôpitaux ont quitté leur poste dans la province de Zi Qar, dans le sud de l'Irak, depuis l'incendie meurtrier qui a ravagé lundi l'unité covid de l'hôpital Al-Hussein à Nassiriya, ont indiqué samedi les autorités sanitaires régionales.

Les directeurs et les adjoints d'au moins cinq hôpitaux de la province sont partis, laissant les établissements dirigés par des personnels moins qualifiés, a précisé le directeur général des autorités sanitaires, le Dr Saad al-Majid. Selon lui, ces départs sont motivés par la crainte d'être tenus pour responsables en cas de nouvelle catastrophe, alors que les incendies se multiplient en Irak dans les hôpitaux vétustes et délabrés.

Lundi dernier, au moins 60 personnes ont péri dans un terrible incendie qui a ravagé un préfabriqué de l'hôpital Al-Hussein de Nassiriya abritant des malades du Covid. Trois responsables, parmi lesquels le directeur de l'établissement, ont été arrêtés, et 10 autres mandats d'arrêt ont été émis par la justice, sans pour autant calmer la colère de la population.

En avril, une tragédie similaire avait ravagé l'unité covid d'un hôpital à Bagdad, faisant plus de 80 morts. A chaque drame, les négligences, le manquement aux règles de sécurité basique, sont pointés du doigt par les Irakiens, épuisés par la corruption et la défaillance des pouvoirs publics. Depuis le début de la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 17.000 morts en Irak, nombre d'unités covid ont été construites à la va-vite pour accueillir les patients. Le gouvernement irakien a lui-même reconnu en début de semaine sur Twitter que la plupart d'entre eux "ne respectaient pas les conditions de sécurité".

Samedi encore, un incendie s'est déclaré dans un préfabriqué abritant les ouvriers de la maintenance d'un établissement hospitalier de Nassiriya. Le feu a rapidement été maîtrisé sans faire de victimes. Les démissions en cascade des directeurs d'hôpitaux "sont l'illustration de l'effondrement de notre système de santé", s'est indigné Adnan Davar, militant et rédacteur en chef d'un journal local, fustigeant des responsables "fuyant honteusement leurs responsabilités". "Ils se dérobent à tous leurs devoirs alors qu'ils devraient au contraire redoubler d'efforts", a dénoncé un autre journaliste militant, Adnan Touma, affirmant que la plupart des démissionnaires "continuaient à travailler dans leurs cliniques privées".

Après l'incendie, Nassiriya, ville traditionnellement frondeuse, a connu plusieurs manifestations et des veillées nocturnes pour protester contre l'incurie des pouvoirs publics et rendre hommage aux victimes.

Plusieurs directeurs d'hôpitaux ont quitté leur poste dans la province de Zi Qar, dans le sud de l'Irak, depuis l'incendie meurtrier qui a ravagé lundi l'unité covid de l'hôpital Al-Hussein à Nassiriya, ont indiqué samedi les autorités sanitaires régionales.Les directeurs et les adjoints d'au moins cinq hôpitaux de la province sont partis, laissant les établissements dirigés par des...