Le gouvernement iranien a envoyé vendredi des émissaires au Khouzestan dans le sud-ouest de l'Iran avec l'ordre de "s'attaquer immédiatement" à la pénurie d'eau qui provoque sur place la grogne de la population, selon des médias iraniens.
"A la suite des problèmes de pénurie d'eau au Khouzestan, les gens ont organisé des rassemblements dans certaines villes", écrit l'agence Tasnim. Des médias en persan émettant de l'étranger ont, eux, parlé de "manifestations" réprimées par les forces de l'ordre jeudi soir.
Selon Tasnim et la télévision d'Etat, le Premier vice-président, Eshaq Jahanguiri, a envoyé vendredi des vice-ministres de l'Energie, de l'Agriculture et du Budget à Ahvaz, capitale du Khouzestan. La délégation gouvernementale a été placée sous la supervision de la cellule nationale de gestion des crises, précise Tasnim.
Pays aride, l'Iran fait régulièrement face à des épisodes de sécheresse, en particulier dans ses provinces méridionales. Depuis le début du mois, Téhéran et de nombreuses villes d'Iran sont soumises à des coupures d'électricité fréquentes, résultat, selon le gouvernement, d'une sécheresse d'une ampleur sans précédent depuis 11 ans ayant fortement affecté les lacs de retenue des barrages hydroélectriques du pays.
Le Khouzestan est une province riche en pétrole où vit une importante minorité arabe. Sa population se plaint régulièrement d'être laissée pour compte par les autorités. La province avait été l'un des points chauds de la vague de contestation contre le pouvoir - violemment réprimée - de novembre 2019. Jadis très fertile (elle fut le berceau de la civilisation élamite, qui connut son apogée au deuxième millénaire avant Jésus-Christ), la plaine du Khouzestan est régulièrement frappée par la sécheresse et par des tempêtes de sable venues d'Irak ou de la péninsule Arabique, phénomènes qui prennent de l'ampleur depuis plus d'une quinzaine d'années.
Selon les experts climat de l'ONU, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse, qui menacent notamment la sécurité alimentaire, risquent encore d'augmenter avec le réchauffement climatique, même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
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