Le riyal yéménite a atteint depuis la semaine dernière son niveau le plus bas par rapport au dollar en plus de sept ans d'un conflit qui a dévasté le pays, a indiqué mardi une source au sein de la Banque centrale.
A Aden (sud), capitale provisoire du pays, le dollar s'échange à plus de 1.000 riyal, le taux le plus élevé depuis le début de la guerre en 2014, déclenché par la prise de Sanaa par les rebelles Houthis proches de l'Iran. Le dollar équivaut à environ 600 riyals dans les zones contrôlées par les rebelles, soit dans une majeure partie du nord du pays. "La valeur du riyal se détériore après avoir franchi la barrière des 1.000 dollars dimanche", a indiqué à l'AFP une source à la Banque centrale dirigée par les autorités basées à Aden. "Les équipes d'inspection affiliées à la Banque centrale yéménite, en coopération avec le ministère public et la police, mènent une vaste campagne contre les manipulateurs des taux de change", a-t-elle ajouté sous le couvert de l'anonymat.
Dans un contexte de mécontentement social grandissant dans les territoires contrôlés par le gouvernement, soutenu lui par l'Arabie saoudite, les Yéménites se plaignaient déjà de la cherté de la vie. Plongée dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, la population est au bord d'une famine à grand échelle et dépend à 80% de l'aide internationale. Selon l'économiste yéménite Mostafa Nasr, l'effondrement du riyal a été récemment aggravé par l'escalade des violences dans certaines régions du Yémen, notamment la bataille féroce de Marib, dernier bastion du pouvoir dans le nord que les Houthis tentent d'arracher. "Une politique monétaire unifiée est une priorité pour parvenir à la stabilité du riyal", a déclaré Mostafa Nasr à l'AFP, en référence au fait que les Houthis ont établi leur propre banque centrale à Sanaa et cherchent à renforcer leur indépendance monétaire et financière.
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