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Dernières Infos - Crise au Liban

Le CPL appelle Hariri à "libaniser" la formation du gouvernement

Le CPL appelle Hariri à

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, au cours de son discours télévisé, le 24 avril 2021. Capture d’écran OTV

Le bureau politique du Courant patriotique libre dirigé par le député Gebran Bassil a appelé samedi le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à "libaniser" la formation du gouvernement qui se fait attendre depuis neuf mois dans un Liban en crise, critiquant ainsi implicitement la tournée internationale et régionale menée par M. Hariri pour tenter d'obtenir un soutien politique.

Depuis sa démission le 10 août dernier six jours après la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth, le gouvernement de Hassane Diab gère les affaires courantes. Un nouveau cabinet se fait attendre depuis, en raison d'un conflit politique entre le chef d'État Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil d'une part, et Saad Hariri d'autre part. Les deux camps ne se sont toujours pas entendus sur la forme du gouvernement, la nomination des ministres, et les prérogatives de chacun dans ce processus. Saad Hariri s'est rendu au cours des dernières semaines dans plusieurs capitales arabes et européennes pour tenter d'obtenir un soutien à ses efforts, mais ces déplacements ne semblent jusque-là pas avoir porté leurs fruits.

"Le CPL appelle le Premier ministre désigné à libaniser à nouveau le processus de formation du gouvernement, sachant qu'il s'agit d'une échéance libanaise pure", a affirmé le bureau politique du parti fondé par Michel Aoun. Il a ensuite plaidé en faveur d'un cabinet "porteur d'un programme de réformes clair et composé de ministres dotés d'expérience et de capacités pour mettre en œuvre ces réformes et lutter contre la corruption".

La réaction du Courant du Futur de Saad Hariri ne s'est pas fait attendre. "Le CPL ferait mieux de s'adresser à son chef Gebran Bassil et au président Aoun pour qu'ils débloquent la formation du gouvernement, dont le dossier est retenu au palais présidentiel depuis plus de six mois", a écrit la formation haririenne dans un communiqué. 

Le CPL a en outre commenté la visite à Beyrouth jeudi et vendredi du chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, alors que la France a mis en place une feuille de route pour une sortie de crise. Mais l'initiative bute toujours sur le manque de coopération des responsables libanais. "Le CPL souhaite que la France poursuive son initiative, mais les propos sur des sanctions contre des responsables en raison de leurs prises de position politiques relève des seuls Libanais qui accordent la légitimité à leurs dirigeants (...)".

Paris a dernièrement annoncé des restrictions d'accès au territoire français à des personnalités libanaises jugées responsables du blocage politique depuis bientôt neuf mois. Aucun nom n'a toutefois été cité ni la nature exacte des mesures. Vendredi, M. Le Drian a fait savoir que "si le blocage devait persister, les mesures restrictives pourraient être durcies ou étendues".

"Le CPL souhaite que la France et l'Union européenne poursuivent les corrompus et ceux qui ont transféré de l'argent public à l'étranger et l'ont blanchi", a réagi la formation aouniste, dans une allusion à peine voilée au gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, qui fait l'objet de plusieurs enquêtes locales et internationales, notamment en France.

Le bureau politique du Courant patriotique libre dirigé par le député Gebran Bassil a appelé samedi le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à "libaniser" la formation du gouvernement qui se fait attendre depuis neuf mois dans un Liban en crise, critiquant ainsi implicitement la tournée internationale et régionale menée par M. Hariri pour tenter d'obtenir un soutien...