Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Audit juricomptable

La BDL s'engage à fournir les documents réclamés par le cabinet Alvarez & Marsal



La BDL s'engage à fournir les documents réclamés par le cabinet Alvarez & Marsal

Le siège de la Banque du Liban, à Beyrouth. Photo d'archives AFP/Patrick BAZ

Des représentants du ministère libanais des Finances, de la Banque du Liban, du cabinet d'audit Alvarez & Marsal, ainsi que le commissaire du gouvernement auprès de la Banque centrale, se sont réunis mardi en visioconférence pour relancer le processus de l'audit juricomptable de la BDL.

Dans un communiqué, le ministère des Finances a indiqué que l'engagement du Conseil central de la BDL dans le processus de l'audit a été souligné au cours de la réunion, et que plusieurs mesures seront prises à partir de vendredi et jusqu'à la fin du mois d'avril pour fournir les documents et informations demandées par le cabinet Alvarez & Marsal. Les personnes présentes ont convenu que la BDL fournira au commissaire du gouvernement, au plus tard le 9 avril, une liste mise à jour précisant les documents dont la préparation nécessité un délai repassant la fin avril. Il a également été convenu que la Banque centrale commencera à rassembler les documents requis, lesquels seront mis à la disposition du commissaire du gouvernement puis au cabinet Alvarez & Marsal au moment de la réactivation du contrat. Enfin, "il a été convenu de poursuivre la communication afin de reprendre le dossier de l'audit et d'évaluer les progrès réalisés", conclut le communiqué.

L’audit des comptes de la Banque du Liban est l’une des réformes réclamées par la communauté internationale, condition sine qua non à tout déblocage d’une aide financière au Liban embourbé depuis plus d’un an dans une crise économique et financière. Pour y parvenir, le gouvernement négocie depuis plusieurs mois le retour du cabinet d’audit pour mener à bien sa mission. L’État avait en effet signé en septembre 2020 un contrat avec Alvarez & Marsal, mais celui-ci avait finalement jeté l’éponge en novembre face au refus de la Banque centrale de lui fournir un certain nombre de documents et informations en invoquant le secret bancaire. Cet obstacle a toutefois été surmonté fin décembre, avec l’adoption par le Parlement d’une loi levant le secret bancaire sur tous les comptes de la BDL et des autres institutions publiques.

La semaine dernière, la BDL avait assuré "se conformer à toutes les dispositions" de cette loi et vouloir "coopérer pleinement avec le cabinet Alvarez & Marsal". Elle avait ajouté avoir "transmis tous les comptes relevant de la Banque centrale au ministre des Finances le 13 octobre 2020". Le ministre sortant des Finances Ghazi Wazni avait cependant affirmé que ces documents "ne représentent que 42 % du total des informations exigées par Alvarez & Marsal". Une position que maintient le ministère depuis mi-novembre.

L'audit juricomptable est au cœur d'un bras de fer politique entre les différentes parties libanaises. Le chef de l'État Michel Aoun et le Courant patriotique libre (aouniste) en ont fait un de leurs chevaux de bataille, et accusent régulièrement d'obstruction d'autres formations politiques, notamment le mouvement chiite Amal du président de la Chambre Nabih Berry et le Courant du Futur de Saad Hariri.

C'est dans ce contexte que le chef de l'État a mis en garde lundi soir le ministère des Finances et la BDL contre toute tentative de saboter l'audit juricomptable. "Je mets en garde la partie libanaise, en particulier le ministère des Finances et la Banque centrale, qui se réunira demain avec le cabinet d'audit Alvarez & Marsal, contre toute tentative de saboter l'audit juricomptable et je les tiens pour responsables au nom du peuple libanais", avait-il écrit sur son compte Twitter. Peu après, lors d'une interview télévisée, le ministre sortant de l'Économie Raoul Nehmé avait accusé son collègue Ghazi Wazni d'être à l'origine du retrait d'Alvarez & Marsal de cette mission, accusant "de nombreuses parties politiques" de ne pas vouloir cet audit.

Mardi, c'est la ministre sortante de la Justice Marie-Claude Najm qui a souligné dans un tweet que l'audit n'était simplement "pas une recommandation". "Depuis novembre, j'affirme que le contrat (conclu entre le cabinet d'audit et l'État libanais) n'a pas besoin d'un amendement de la loi", a-t-elle ajouté. Et d'annoncer avoir demandé une réunion du gouvernement sortant afin qu'il "oblige" la direction de la BDL à "mettre immédiatement en application" ce contrat et permettre à Alvarez & Marsal de mener à bien sa mission, ou bien l'envoi, par la présidence et le Conseil des ministres, d'un "avertissement écrit" à la Banque du Liban à ce sujet. "Il n'est pas encore trop tard", a-t-elle estimé.

Des représentants du ministère libanais des Finances, de la Banque du Liban, du cabinet d'audit Alvarez & Marsal, ainsi que le commissaire du gouvernement auprès de la Banque centrale, se sont réunis mardi en visioconférence pour relancer le processus de l'audit juricomptable de la BDL. Dans un communiqué, le ministère des Finances a indiqué que l'engagement du Conseil central de la...