Le bureau politique du mouvement chiite Amal du président du Parlement Nabih Berry a déclaré lundi que "le moment était venu d'éloigner la question gouvernementale du champ étroit des intérêts confessionnels", selon un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire. Le Liban, sans gouvernement depuis près de huit mois suite à la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée des explosions meurtrières du 4 août dernier au port de Beyrouth, est embourbé dans une crise socio-économique sans précédent. Le chef de l'État Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer politique, notamment autour de la nomination des ministres chrétiens, ne sont pas parvenus à former le gouvernement dont le pays à besoin pour se réformer.
"Le moment est venu d'éloigner la question gouvernementale - qu'il s'agisse de sa formation ou de son blocage - du champ étroit des intérêts confessionnels", a affirmé le mouvement chiite, accusant "certains de fermer les yeux et de ne pas entendre la sonnette d'alarme". Ils ont aussi prévenu que "l'effondrement (du pays) n'épargnera personne".
Les membres du bureau politique du mouvement ont par ailleurs déploré "les malheurs qui frappent le pays", et surtout le dernier en date, à savoir la mise à l'arrêt total de la centrale électrique de Zahrani, qui fournit un tiers du pays en électricité. Cette interruption de la centrale est dû à un problème logistique lié au test du gasoil devant être déchargé d'un navire, et au blocage d'un second chargement dans le canal de Suez.
Enfin, après l'approbation par le Parlement d'un prêt d'urgence de 246 millions de dollars par la Banque mondiale pour les familles démunies, la formation chiite a réclamé sans tarder la distribution des aides monétaires.
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