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Un élu jugé pour avoir offert une queue de loup

Un élu jugé pour avoir offert une queue de loup

Un loup. Photo d'archives AFP

Acte politique ou infraction contre une espèce protégée ? Un élu local français comparaît lundi devant la justice pour avoir offert une queue de loup à une représentante de l'Etat, en signe de soutien aux éleveurs confrontés aux attaques de ce canidé sur leur bétail.

L'élu, qui avait revendiqué un "acte politique", risque trois ans de prison et 150.000 euros d'amende pour le délit de détention, transport et cession d'une partie d'espèce protégée.

Jean-Marie Bernard (Les Républicains, droite), le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes (sud-est), avait remis une queue de loup le 21 février 2020 à la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, la représentante de l'Etat, au cours de la cérémonie de départ de cette dernière. Plusieurs associations de défense de l'environnement avaient alors saisi la justice.

"Compte tenu de la dimension politique, ce procès n'aurait jamais dû avoir lieu", estime l'avocat de l'élu, Philippe Neveu, dont les frais sont pris en charge par le département qui a voté en ce sens. C'était "un clin d'œil que j'ai voulu faire et un geste fort : les préfets passent, le loup reste et les éleveurs sont toujours aussi désespérés", avait déclaré à l'AFP Jean-Marie Bernard en février 2020.

Selon la défense, M. Bernard "n'est ni de près ni de loin un braconnier". Il aurait trouvé cette queue sur sa boîte aux lettres quelques semaines avant la cérémonie et serait "incapable de dire si cette queue est une queue de loup".

Pour les associations, pas de doute : "c'est une queue de loup qui vient d'un animal qui n'a pas été légalement prélevé", assure Mathieu Victoria, l'avocat de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui a porté plainte, analyse génétique à l'appui.

"L'acte politique ne constitue pas une exception à la responsabilité pénale", juge-t-il. "Il y a d'autres façons de lancer le débat". "Si on veut s'en sortir et maintenir possible la cohabitation (du pastoralisme et du loup), ce n'est pas par ces actes que l'on va y arriver", regrette Hervé Gasdon, le président de la Société alpine de protection de la nature FNE-05, qui avait également déposé une plainte.

Acte politique ou infraction contre une espèce protégée ? Un élu local français comparaît lundi devant la justice pour avoir offert une queue de loup à une représentante de l'Etat, en signe de soutien aux éleveurs confrontés aux attaques de ce canidé sur leur bétail.L'élu, qui avait revendiqué un "acte politique", risque trois ans de prison et 150.000 euros d'amende pour le délit...