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Accord sur le nucléaire : l'Iran rappelle à Biden ses exigences




Accord sur le nucléaire : l'Iran rappelle à Biden ses exigences

Le ministre iranien des Affaires étrangères, le 17 février 2015. Photo d'archives AFP/Maxim Malinovsky

L'Iran a rappelé vendredi ses exigences au nouveau président américain Joe Biden en vue d'un sauvetage de l'accord sur le nucléaire iranien : une levée "sans conditions" des sanctions, et que Washington renonce à vouloir "arracher des concessions".

A peine deux jours après l'arrivée de M. Biden à la Maison Blanche, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif publie une tribune sur la façon dont il convient à ses yeux de sauver ce pacte qui menace de voler en éclats depuis que l'ex-président Donald Trump en a sorti les Etats-Unis en 2018 et a rétabli les sanctions contre l'Iran.

M. Zarif prévient néanmoins que le chemin sera ardu et que le temps est compté dans cette tribune à la revue diplomatique américaine Foreign Affairs.

"Le nouveau gouvernement à Washington (...) peut reprendre à son compte la politique faillie du gouvernement Trump (ou) Biden peut choisir une meilleure voie en mettant un terme à la politique de 'pression maximale' de Trump, qui a échoué, et revenir à l'accord (...)", écrit-il.

Dans ce cas, "l'Iran reviendra de même au respect complet de (ses) engagements", ajoute-t-il. Mais "si Washington insiste au contraire pour arracher des concessions, cette occasion sera perdue".

En 2015, la République islamique d'Iran et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu à Vienne un Plan d'action global commun (PAGC) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.

Ce pacte offre à l'Iran un allègement des sanctions internationales le visant en échange d'une limitation drastique de son programme nucléaire et de garanties prouvant qu'il ne cherche pas à acquérir la bombe atomique. Téhéran a toujours démenti vouloir se doter de l'arme nucléaire.

"Partenaire fiable"

En sortant les Etats-Unis de l'accord, Donald Trump a rétabli les sanctions américaines que le pacte avait permis de lever. Le retour des sanctions a plongé l'Iran dans une profonde récession. En riposte, Téhéran s'est affranchie depuis 2019 de la plupart de ses engagements clés pris à Vienne.

Jugeant que la politique iranienne de son prédécesseur était un échec, Joe Biden a fait part de son intention de ramener les Etats-Unis dans le giron de l'accord nucléaire.

Mais il a conditionné cela à un retour préalable de l'Iran au respect strict de ses engagements. Or Téhéran demande avant toute chose la levée des sanctions et le respect par Washington de toutes ses obligations.

"Le nouveau gouvernement américain peut encore sauver l'accord mais seulement s'il (parvient à) montrer que les Etats-Unis sont prêts à être un partenaire fiable pour un effort collectif", écrit Mohammad Javad Zarif.

"Le gouvernement (Biden) doit commencer par supprimer sans conditions toutes les sanctions imposées (à l'Iran) depuis l'arrivée au pouvoir de Trump", ajoute-t-il. "En retour, l'Iran annulera toutes les mesures correctives qu'il a prises dans le sillage du retrait (américain) de l'accord."

Tweet vengeur

Comme Paris et Berlin, M. Biden a aussi dit vouloir négocier plus largement avec l'Iran, notamment sur la question de ses missiles et de son influence régionale.

Dans sa tribune, M. Zarif oppose une fin de non recevoir à ces demandes, inscrite dans le titre même de l'article: "L'Iran veut l'accord nucléaire qu'il a conclu. Ne demandez pas à Téhéran de satisfaire de nouvelles exigences."

"Les Iraniens sont en train de perdre patience", comme le montre la loi votée en décembre par les députés et contraignant le gouvernement "à limiter les inspections onusiennes (du programme nucléaire iranien) si les sanctions ne sont pas supprimées d'ici février", prévient encore M. Zarif.

Signe que les tensions restent vives entre Téhéran et Washington, un compte Twitter lié au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a publié jeudi un appel à venger le général iranien Qassem Soleimani, assassiné en janvier 2020 à Bagdad dans une frappe de drone validée par Donald Trump.

"Le meurtrier de Soleimani et celui qui a ordonné le meurtre doivent subir la vengeance", indique le message accompagné d'un photomontage montrant Donald Trump jouant sur un terrain de golf en bord de mer que survole un aéronef de forme triangulaire dont on ne voit que l'ombre projetée sur le green. Le compte @khamenei_site a été suspendu pour enfreinte aux "règles de Twitter" après la publication du message.

L'Iran a rappelé vendredi ses exigences au nouveau président américain Joe Biden en vue d'un sauvetage de l'accord sur le nucléaire iranien : une levée "sans conditions" des sanctions, et que Washington renonce à vouloir "arracher des concessions".A peine deux jours après l'arrivée de M. Biden à la Maison Blanche, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif publie...