Le cheikh Akl druze appelle à la formation d'un cabinet "capable de mettre en œuvre un minimum de réformes"

Le cheikh Akl druze, Naïm Hassan, chef spirituel de cette communauté, a appelé mardi les responsables politiques libanais à former rapidement un gouvernement "capable de mettre en œuvre un minimum de réformes", alors que les tractations gouvernementales sont actuellement revenues au point mort. Dans un discours prononcé à l'issue d'une réunion du conseil communautaire druze, le cheikh Akl a par ailleurs dénoncé "l'obsession" des politiciens libanais pour le pouvoir. 

"Le Liban est en pleine tempête", a déclaré le chef religieux, soulignant que la crise que traverse actuellement le pays est non seulement "profonde et complexe" mais également "rendue encore plus dangereuse par l'existence de responsables politiques qui ne veulent pas lâcher le pouvoir et en sont obsédés". Il a estimé qu'un tel comportement risque de "vider la Constitution et le Pacte national de leur sens", condamnant toute tentative d'écarter les druzes dans l'exercice du pouvoir. 

S'adressant aux responsables, il a lancé : "Formez un gouvernement capable de mettre en œuvre un minimum des réformes requises pour ouvrir la porte aux négociations avec les donateurs et redresser l'économie". Il les a aussi appelés à "bâtir un État de droit, dans lesquels la justice sera indépendante". 

Près de cinq mois après la démission du Premier ministre Hassane Diab, dans la foulée des explosions meurtrières du 4 août, et plus de deux mois après la désignation de Saad Hariri, le Liban n'a toujours pas de gouvernement et le processus se trouve dans l'impasse, en raison notamment de rivalités politiques. M. Hariri s'était pourtant engagé à mettre sur pied un un cabinet "de mission" composé d’experts non partisans. A ce sujet, le leader druze Walid Joumblatt avait estimé en début de semaine que le chef du Courant du Futur avait eu tort de penser que former un gouvernement serait "chose facile".