Les Marada dénoncent des inculpations "politisées et injustes"

Le courant des Marada a jugé vendredi "injuste et infondée" l'inculpation de l'un de ses membres, le député et ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos, ainsi que du Premier ministre sortant Hassane Diab, et de deux autres anciens ministres, dans l'affaire de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth du 4 août dernier, ajoutant que cette accusation sert des "objectifs politiques". Youssef Fenianos, Hassane Diab, et les anciens ministres des Finances Ali Hassan Khalil et des Travaux publics Ghazi Zeaïter ont été inculpés jeudi pour négligence. Il s'agit des premières inculpations de responsables politiques annoncées quatre mois après le drame qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, et détruit le port et plusieurs quartiers de la capitale.

"Ce à quoi nous avons assisté aujourd'hui, cette sélection injuste et infondée (des inculpations) nous porte à croire que l’objectif n’est plus de dévoiler la vérité et tenir les auteurs pour responsables de leurs actes", a affirmé le courant des Marada dans un communiqué. "Au contraire, il s'agit à présent d’atteindre des objectifs politiques", a ajouté la formation, estimant que "l’ancien ministre Youssef Fenianos a pleinement rempli ses fonctions conformément aux principes établis dans le cadre de ses pouvoirs". "Il n’est pas permis de lui faire porter la responsabilité, ainsi qu'au Premier ministre Hassane Diab et aux deux anciens ministres Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, en faisant fi de la responsabilité des personnes réellement en charge, y compris des responsables de la sécurité et autres", a poursuivi le courant des Marada. 

Vingt-cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête, parmi lesquelles se trouvent trois hauts responsables : le directeur des douanes Badri Daher, le directeur général des transports maritimes et terrestres Abdel Hafiz el-Kaïssi et l’ancien directeur général du port Hassan Koraytem. Ces derniers n'ont cependant pas encore été jugés. 

"Si l'objectif est de nous faire payer le prix de certaines positions politiques, alors ces méthodes n'ont pas fonctionné avec nous dans le passé et ne nous affecteront pas aujourd'hui. Nous demandons au juge Sawan de se concentrer uniquement sur la recherche de la vérité et de ne pas se laisser entraîner dans le jeu de la politique et du populisme" a ajouté le courant des Marada.