Sit-in à Chtaura pour réclamer la prolongation du contrat d'EDZ avec Électricité du Liban

Des protestataires de Zahlé et ses environs ont organisé un sit-in vendredi sur la route internationale de Chtaura-Masnaa pour réclamer la prolongation du contrat entre Électricité de Zahlé (EDZ) et Électricité du Liban (EDL), lequel arrive à expiration le 31 décembre 2020. EDZ assure théoriquement les besoins 24h sur 24 de quelque 200.000 abonnés répartis sur 16 communes, ce qui n’est pas le cas d’EDL.

Les manifestants, ont répondu à l’appel des députés Georges Okaïs et César Maalouf, affiliés aux Forces libanaises (FL), qui avaient soumis au Parlement une proposition de loi à caractère de double urgence pour prolonger de deux ans supplémentaires le contrat entre EDZ et EDL. Les protestataires ont appelé les autorités concernées à agir en conséquence. "Le manque d’électricité est un manque de sécurité. Vous ne vous contentez pas de voler, vous en voulez toujours plus", ont-ils accusé, refusant catégoriquement que la concession d’EDZ soit livrée à EDL

"Zahlé ne sera remise à EDL que lorsque celle-ci garantira le courant électrique au Liban car ceux qui se sont occupés de l’énergie depuis dix ans ont échoué", a affirmé le député César Maalouf. "S'il y avait eu un gouvernement et un ministère de l'Énergie qui inspirent confiance, nous leur aurions remis EDZ, mais nous n'avons aucune confiance en ce pays ou en ceux qui ont dirigé le ministère de l'Énergie au cours des dix dernières années". Le ministère de l'Énergie est dévolu au Courant patriotique libre (aouniste), rival des FL, depuis près d'une décennie. "Le prochain sit-in, au cas où une session plénière ne serait pas tenue pour approuver un projet de loi visant à prolonger le contrat d'exploitation, se déroulera en face de la centrale électrique de Zahlé", a annoncé pour sa part le député Georges Okaïs.

EDZ détenait une concession depuis 1923, mais un nouveau contrat signé en novembre 2018 est venu remplacer ce régime. Le sort d’Électricité de Zahlé a déjà été à l’origine de nombreuses tensions depuis 2015, notamment entre la direction de l’ancienne concession et EDL. Face à l’incapacité prolongée d’EDL à fournir du courant 24 heures sur 24, EDZ avait décidé en 2014, unilatéralement et en dehors de tout cadre légal, de redémarrer la production pour alimenter ses abonnés pendant les heures de coupures. Le fournisseur public, qui a besoin d’être réformé depuis des décennies, ne déploie pas en effet suffisamment de courant pour répondre à la demande (environ 1.800 mégawatts disponibles pour une demande qui dépasse les 3.000 MW pendant l’été). Cette carence, savamment entretenue par les responsables politiques sur fond de clientélisme, a favorisé l’apparition d’exploitants de générateurs privés à qui EDZ s’est donc substituée dans sa localité