
Le président français, Emmauel Macron, le 11décembre 2020 à Bruxelles. Photo AFP / POOL / Olivier HOSLET
Le président français Emmanuel Macron s'est félicité vendredi que l'Union européenne ait "démontré sa capacité à faire preuve de fermeté" face à la Turquie en adoptant des sanctions pour ses activités en Méditerranée orientale.
"Nous avions donné une chance à la Turquie" en octobre, mais "nous avons unanimement constaté que la Turquie avait poursuivi ses actions provocatrices", a déclaré le président français à la fin d'un sommet européen à Bruxelles.
Les 27 ont surmonté jeudi en fin de soirée leurs divisions pour décider le principe de sanctions individuelles - une liste de noms de responsables turcs va être établie -, et des mesures supplémentaires (ajout de nouveaux noms, d'entreprises) pourraient être décidées en mars lors d'un nouveau point d'étape, si la Turquie poursuivait ses actions.
"L'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement ont acté ces sanctions, ce qui a d'ailleurs été immédiatement compris par nos amis turcs, qui ont réagi dès ce matin", a souligné Emmanuel Macron. Ankara a qualifié de "biaisée et illégitime" l'attitude de l'UE.
"L'Europe reste évidemment toujours ouverte au dialogue" avec la Turquie, a souligné le président français. "Il y a six mois, on disait: la France est toute seule" sur ce dossier, a-t-il rappelé, en se félicitant que le "travail de conviction" de Paris soit désormais "mieux compris" car "ce processus est le seul à mettre suffisamment de pression sur la Turquie". "On a raison parfois d'être clairs et vocaux quand les comportements sont inacceptables", a-t-il estimé.
Emmanuel Macron a de nouveau dénoncé les actions de la Turquie en Libye, où elle "menace nos intérêts sur le plan migratoire puisqu'elle ne permet pas un bon contrôle des côtes et en introduisant des jihadistes sur une zone de départ vers l'Europe". "La Turquie continue d'avoir des actions unilatérales non conformes en Syrie (...) qui nous font courir le risque de la reconstitution d'un califat", a-t-il ajouté, en dénonçant aussi ses actions au Caucase.
Depuis des mois, les tensions se sont exacerbées entre Emmanuel Macron et son homologue Recep Tayyip Erdogan, qui a notamment mis en cause la "santé mentale" du président français en octobre.
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